Suite à la mise à jour de la stratégie nationale hydrogène par le gouvernement, la Région Bourgogne-Franche-Comté va pouvoir bénéficier de deux projets structurants de grande importance. Une décision qui réjouit Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté : "notre région est désormais confortée comme maillon fort de la stratégie hydrogène de la France".
Le gouvernement a en effet confirmé le développement de deux projets structurants :
- Un nouveau projet est soutenu dans le cadre du PIIEC, porté par l’équipementier Gen-Hy, qui industrialisera à Allenjoie (Doubs) sa technologie de rupture des membranes échangeuses d’anion (MEA) pour les électrolyseurs.
- La sélection du projet École de l’Hydrogène dans l’Appel à Manifestation d’Intérêt Compétences et Métiers d’Avenir avec une aide attendue de France 2030 de près de 6 millions d’euros. Ce projet, piloté par la Région en partenariat avec 18 structures publiques et privées, dont le rectorat de région académique, France Travail et l’université Marie et Louis Pasteur, permettra de garantir la formation des compétences nécessaires à la filière.
Le développement de la filière hydrogène au niveau régional
La présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté, soutenue par les collectivités locales et France Hydrogène, s'est fortement engagée pour "alerter le Gouvernement sur la nécessité de poursuivre les investissements en direction de l’hydrogène, et notamment en direction de la mobilité lourde, ce que confirme la stratégie nationale dans sa rédaction." Un engagement qui semble porter ses fruits, puisque les projets attribués à la région vont permettre de renforcer l'impact de la Bourgogne Franche-Comté sur l'ensemble de la filière hydrogène. L'écosystème régional est actuellement "présent sur toute la chaîne de valeur, de la pile à combustible jusqu’aux réservoirs en passant par les électrolyseurs."
Développer les compétences des industries sur l'ensemble du territoire
La Région Bourgogne-Franche-Comté précise que "comme toute innovation, la filière hydrogène a besoin de temps pour s’industrialiser, et ne peut répondre à des impératifs de court terme. Malgré les difficultés que traversent aujourd’hui les acteurs de l’hydrogène face à une demande freinée par les coûts encore trop élevés, la Bourgogne-Franche-Comté fait du développement des formations un impératif pour accompagner l’industrialisation de la filière, et anticiper l’avenir en conservant et développant les compétences sur son territoire. La souveraineté énergétique et industrielle de la France en dépend."
Marie-Guite Dufay dit attendre avec impatience la venue du ministre de l’Industrie et de l'Energie, Marc Ferracci, le 17 avril 2025 à Allenjoie. Cette visite ministérielle permettra de "mettre en lumière l’écosystème régional dans le cadre du déploiement de la stratégie nationale."
L'hydrogène dans le nord Franche-Comté : un secteur à fort potentiel
Christophe Grudler, député européen belfortain et coordinateur Renew de la commission de l'Industrie, de la Recherche et de l'Énergie, se réjouit également des dernières annonces de la stratégie Hydrogène et de la venue du Ministre Marc Ferracci : "tout cela va dans le bon sens, et donne de vraies raisons d’espérer dans le rôle de l’hydrogène dans l’industrie et la recherche du Nord Franche-Comté".
Le député européen constate que "le marché européen de l’hydrogène démarre avec retard, alors que tout a été organisé en amont avec l’Alliance européenne de l’hydrogène propre, lancée en juillet 2020 par le commissaire européen Thierry Breton. Aujourd’hui, grâce aux gigafactorys et à des centaines de millions investis, l’offre est là, mais la demande n’a pas encore démarré. C’est l’affaire de quelques mois."
Christophe Grudler reste optimiste quant à la situation de McPhy, une entreprise belfortaine en difficulté financière en raison du retard de démarrage de ce marché européen : "peu d’industries ont encore fait le choix de décarboner leurs process en achetant des électrolyseurs." L'entreprise, qui possède un site de production à Fontaine, près de Belfort, participe activement au développement de la filière hydrogène sur le territoire régional. C'est aussi le cas d'industries telles que Forvia et Stellantis, impliquées dans le développement de projets comme la vente de véhicules à hydrogène et la fabrication de réservoirs pour véhicules utilitaires légers.