Quand l'un des créateurs de Bien Urbain s'aventure au ministère de la Culture...

Publié le 16/04/2015 - 09:30
Mis à jour le 17/04/2015 - 08:51

Connaissez-vous Bien urbain ? Mais si ! Le parcours artistique d’art urbain à Besançon… L’un de ses créateurs et coordinateur, David Demougeot est, du 2 au 26 avril 2015, co-commissiaire d’Oxymores, une exposition-intervention éphémère d’art urbain sur l’ensemble de la vitrine du bâtiment du ministère de la Culture et de la Communication à Paris. Il nous raconte…

maCommune.info : D'où est venue cette idée d'exposer l’art urbain au ministère de la culture ? 

David Demougeot : L'idée vient du ministère de la Culture et de la Communication qui souhaitait marquer son soutien auprès des artistes et acteurs de l'art en espace public en France. La ministre, Fleur Pellerin, lance un plan d'aide à ces pratiques et voulait qu'il débute par une intervention qui ait du sens. Lorsqu'on nous a demandé de préparer cette exposition, Élise Herszkowicz et moi avons tout de suite insisté sur l'importance de la réaliser en extérieur, sur les vitres du ministère, dans un quartier très culturel (en face du Louvre), mais peu habitué à ces formes d'art. 

David, vous êtes commissaire de l'exposition Oxymores avec Élise Herszkowicz. Des rues de Besançon au ministère de la Culture… Comment en êtes-vous arrivé là ?

Je coordonne l'association Juste Ici qui organise Bien Urbain, parcours artistiques dans (et avec) l'espace public à Besançon depuis 2011. Avant cela j'ai participé à l'organisation de plusieurs événements associatifs dans la région où les arts visuels (peinture, sérigraphie, numérique, animation...) rencontraient les musiques actuelles (noise, hardcore, hip-hop...).

Depuis avril 2014, je suis membre de la mission nationale pour l'art et la culture dans l'espace public grâce à l'appui de la Direction régionale des affaires culturelles de Franche-Comté qui représente le ministère en région. C'est dans ce cadre que j'ai pu représenter une vision des arts urbains issus entre autres du graffiti et du street art.

Parlez-nous d'Oxymores en tant que commissaire…

Commissaire est un gros mot avec lequel je ne suis pas à l'aise : nous sommes avant tout des porteurs de projets associatifs sur un territoire, ce qui est plus complexe que le « simple » choix des artistes pour une exposition. Élise et moi avons des sensibilités artistiques différentes, mais complémentaires dans le sens où ce qui nous importe est ce qui se crée dans les rues, et pas simplement des styles ou des esthétiques.

Ici nous avons voulu justement montrer que les artistes ont des objectifs, des façons de faire, des approches et techniques très variées. Ce qui les relie c'est une envie de travailler dehors, et là aussi, pour des raisons diverses. On a donc voulu présenter plusieurs « familles », plusieurs mouvements, assumer le fait que certains pionniers sont français et montrer comment ils peuvent trouver aujourd'hui des liens avec des artistes aux influences et parcours totalement différents. 

Peut-on parler d'un "pas de géant" effectué par le ministère de la Culture d'exposer l'art urbain dans ses locaux ? C'est surprenant de voir ce type d'art collé à l'État… Non ? 

C'est pour ça que l'exposition s'appelle Oxymores !

Le ministère de la Culture, c'est l'État, et aujourd'hui, peindre dans la rue peut être puni de peines de prison. Les artistes et nous-mêmes sommes tout le temps confrontés à des contradictions et le mieux est peut-être de les assumer pour aller de l'avant. Ces derniers temps, le « street art » est devenu une étiquette commerciale pour vendre des produits dérivés : tableaux, posters en séries limités, quand ce n'est pas des boîtes de conserve ou des chaussures. Dans ce contexte, il est très important pour nous — qui défendons un art pour tous, gratuit, populaire, mais non populiste — de bénéficier d'un soutien public. Nous préférons être des acteurs culturels « comme les autres » plutôt que d'avoir à nous associer à des marques ou des banques pour mener à bien nos actions. Les artistes avec lesquels nous travaillons aujourd'hui ont souvent réalisé des œuvres illégales, mais ce n'est pas pour autant qu'ils sont condamnés à rester des artistes amateurs toute leur vie. 

Les artistes d’art urbain n'ont-ils pas peur que cet art devienne un truc de bo-bo ? 

Aujourd'hui, tout est bobo : manger bio, éduquer ses enfants sans violence, saluer ses voisins, aller dans les expositions, voir des concerts, trier ses déchets, etc. Les artistes qui vendent des toiles sont achetés par des personnes, qui sont parfois bourgeoises, et rarement bohèmes. Certaines esthétiques plaisent plus à des catégories socioprofessionnelles que d'autres...

De notre côté nous faisons en sorte que tous nos projets soient « publics » : dans la rue ou dans des écoles. J'espère que les bobos apprécient, mais puisque personne n'aime être qualifié de bobo, j'espère que ça parle d'abord aux habitants, aux non-bobos et aux bonobos.

Après cette exposition, quels sont vos projets ? 

Nous travaillons avec toute l'équipe de Juste Ici à la préparation de la cinquième édition de Bien Urbain, parcours artistiques dans (et avec) l'espace public qui se tiendra à Besançon du 6 au 21 juin. Eltono (www.eltono.com) nous a aidé à réaliser la programmation artistique. Nous sommes très heureux de travailler avec lui et avec les artistes qui viendront encore une fois de nombreux pays différents pour 15 jours de résidence sur place. Il y aura des installations, projets sonores, peintures murales, expositions, conférences, du ping-pong et de la pâtisserie ! 

Nous serons d'ailleurs cette année encore Chez Urbain, au 11 rue Battant, et ceci tout l'été pour la librairie/buvette et les visites à pied et à vélo.

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Culture

La Guerre du son 2025 : une 20e édition pleine de nouveautés et de festivités

Pour sa 20e édition, le festival La Guerre du Son, prévu les 11 et 12 juillet 2025 à Landresse, promet une programmation festive et renouvelée. Enraciné depuis plus de deux décennies dans le paysage musical régional, l’événement continue de conjuguer rock, convivialité et esprit communautaire. Cette année, les organisateurs ont choisi de marquer le coup avec plusieurs nouveautés destinées à enrichir l’expérience des festivaliers.

Le Frac Franche-Comté déploie l’art contemporain au plus près des habitants de la région cet été

Fidèle à sa mission de démocratisation de l’art contemporain, le Fonds régional d’art contemporain (Frac) Franche-Comté investit à nouveau le territoire avec une programmation hors les murs qui s’étendra de mai à octobre 2025. Ce dispositif itinérant vise à rapprocher les œuvres de la population locale, au travers d’expositions, d’installations pédagogiques et d’initiatives participatives.

L’Orchestre d’harmonie municipal de Besançon ouvre un atelier jazz à la rentrée 2025

À partir de septembre 2025, l’Orchestre d’harmonie municipal de Besançon (OHMB) proposera un atelier jazz destiné aux musiciens souhaitant s’initier ou se perfectionner dans ce répertoire. L’atelier sera dirigé par Raphaël Gaïotti, trompettiste, improvisateur et enseignant.

50 ans de jumelage : une visite de Neuchâtel proposée aux Bisontins

Besançon et Neuchâtel célèbrent en 2025 leur 50 années de jumelage. Pour marquer ce demi-siècle "d’échanges et de coopération" entre les deux villes, une journée de visite à Neuchâtel est proposée aux Bisontins le samedi 24 mai 2025. Il est encore possible de s’inscrire en ligne. 

Curieux bisontins, touristes aventuriers ? Le territoire n’a pas fini de vous étonner…

Quoi de 9 • Vous pensez connaître Besançon et ses alentours ? Détrompez-vous. Que vous soyez d’ici ou de passage, ces nouvelles visites réinventent la ville et ses environs : thématiques originales, formats innovants, coups de cœur… L’équipe de l’Office de Tourisme et des Congrès du Grand Besançon redouble d’imagination pour vous offrir des moments uniques et mémorables.

Marathon de danse, visites, conférence… Les musées d’Arts et du Temps de Besançon donnent le tempo pour la Nuit des musées

La Nuit européenne des musées revient… et elle compte bien vous faire danser promet l’organisation. Les musées d’Arts et du Temps de Besançon invitent ainsi les Bisontins à vivre une journée et une soirée placées sous le signe du mouvement et de la danse le samedi 17 mai de 14h30 à minuit. Au programme : visites, spectacles, performances, rencontres, danse en plein air et DJ set. Un événement gratuit et ouvert à toutes et tous pour s’émerveiller, apprendre, partager et surtout ... danser ensemble !

L’Isba fête ses 50 ans : un demi-siècle d’histoire architecturale et artistique à Besançon

Vidéo • Ce vendredi 16 mai 2025 marque les 50 ans de l’inauguration du bâtiment de l’Institut supérieur des Beaux-Arts de Besançon. Ouvert en 1975, cet édifice unique à Besançon sera, pour son anniversaire, officiellement labellisé ”Architecture contemporaine remarquable”. Retour sur une aventure artistique, architecturale et humaine hors du commun avec Aline Chassagne, adjointe à la Ville de Besançon déléguée à la Culture et Mathieu Decoudray, directeur de l'Isba depuis 2022.

Le festival Drôlement Bien lève le voile sur la programmation de sa 4e édition

Le premier festival d’humour de France revient pour sa 4e édition du 22 au 25 janvier 2026 à Besançon. Ce mardi 13 mai, au cinéma Pathé Beaux-Arts, le producteur et fondateur du festival, Hamid Asseila, et son équipe de NG Production ont levé le voile sur la programmation et les nouveautés attendues pour Drôlement Bien 2026.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 19.33
légère pluie
le 25/05 à 18h00
Vent
2.44 m/s
Pression
1017 hPa
Humidité
72 %