Nouvelle action coup de poing des éleveurs laitiers haut-saônois contre Lactalis

Publié le 21/02/2024 - 08:33
Mis à jour le 21/02/2024 - 10:47

Une action d’interception d’un camion de lait Lactalis a eu lieu mardi soir en Haute-Saône près de Vesoul. Les éleveurs s’estimant "floué" par la société, demandent "une rémunération décente des producteurs". Le lait du camion devant initialement servir à la fabrication de fromage a été repris et sera utiliser pour l’alimentation des veaux. 

C’est parce qu’ils estiment que Lactalis "bafoue la loi Egalim" que les producteurs de lait ont décidé d’agir une fois de plus. Aussi dans la nuit du mardi 20 février 2024, ils ont ciblé un camion de lait du groupe qui venait de terminer sa tournée auprès des fermes à Dampierre-sur-Linotte. Le camion a été intercepté, tagué de "fraudeur" et de "voleur" et les 26.000 litres de lait ont été récupérés par la trentaine d’éleveurs présents afin de le redistribuer aux éleveurs des environs, "pour nourrir les veaux", ont-ils expliqué.

© FDSEA 70

Cette action a été entreprise pour faire valoir un "véritable prix du lait pour une rémunération décente des producteurs". "L'objectif est de faire revenir Lactalis à la table des négociations pour qu'ils discutent du prix du lait avec les producteurs", a expliqué à l'AFP Xavier Jarrot, éleveur laitier à Velesmes (Haute-Saône) et administrateur à la  FNPL (Fédération national des producteurs de lait). "Lactalis avait annoncé un prix de 405 euros les 1.000 litres pour les deux premiers mois de l'année. Après les actions qu'on a menées depuis un mois, ils ont rajouté 15 euros pour janvier et février, mais c'est encore loin des 440 euros, ce que paient les autres laiteries aujourd'hui dans le département", a-t-il déploré. "C'est le plus gros acteur de la filière, mais c'est le moins bon élève, c'est lui qui paie le moins bien", a-t-il conclu.

Ces 15€ ne "calmeront pas les producteurs" a d'ailleurs annoncé la FDSEA qui a déjà prévenu que des actions coup de poing de ce type se multiplieront "tant que l’État ne sanctionnera pas le numéro 1 français" qui détourne ainsi "le prix du labeur des paysans".

© FDSEA 70

"Lactalis trouve toujours des arguments pour ne pas payer le lait au prix, alors qu'en tant que plus gros collecteur de lait en France et au niveau mondial, il devrait montrer le bon exemple", a regretté Michaël Muhlematter, président de la FDPL du département.

"Avec ses marques comme Président, Lactel, Roquefort Société, Galbani, Lactalis se comporte comme un seigneur, en donnant ce qu'il veut aux producteurs, sans aucune négociation possible", a-t-il ajouté. "La discussion est beaucoup plus saine avec les petits groupes coopératifs."

28 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour Lactalis

Le groupe Lactalis, présidé par Emmanuel Besnier, a réalisé plus de 28 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022. 

Au début du mois, le siège du groupe en Mayenne, ses bureaux à Paris et l'hôtel particulier parisien d'Emmanuel Besnier ont été perquisitionnés dans le cadre d'une enquête du parquet national financier (PNF) pour fraude fiscale aggravée et blanchiment de fraude fiscale aggravée, portant sur les années 2009-2020. 

(avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Un commentaire

Laisser un commentaire

Economie

”Le Besançon bashing, il y en a marre ! ” : Grand Besançon Métropole lance la Manufacture du bonheur…

Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Benoît Vuillemin, vice-président en charge de l’Attractivité et du Tourisme ont annoncé ce vendredi 18 avril la création de La Manufacture du Bonheur, une initiative pensée comme une boîte à outils au service de l’attractivité du territoire. Objectif affiché : attirer, accueillir et fidéliser talents, entreprises et nouveaux habitants.

Quoi de 9 à Besac’ : L’upcycling textile, une nouvelle façon de consommer la mode à Besançon ?

De formation ingénieure en biologie, Anaïs Calen a voulu changer de vie pour se consacrer à la couture. Elle a créé son entreprise d’upcycling à Marseille en 2024 avant de s’installer dans le Grand Besançon en février 2025. On a voulu en parler dans notre vidéo "Quoi de neuf à Besac ?" de ce mois d’avril 2025…

Du petit-déj’ au bar à tapas, Chez Loulou ouvre sa Bodega rue Bersot à Besançon

Depuis le 18 mars 2025, une toute nouvelle adresse gourmande a pris ses quartiers au cœur de Besançon, rue Bersot : Chez Loulou, La Bodega. Après avoir lancé son épicerie de quartier fin 2024, Louis Jaffard - alias Loulou - remet le couvert avec un lieu chaleureux aux accents ibériques, ouvert du petit-déjeuner jusqu’au dernier verre autour de tapas.

Hydrogène vert : 100 millions d’euros pour Gen-Hy qui lance la première usine AEM française

A l’occasion de la visite jeudi 17 avril du ministre de l’Industrie et de l’Energie Marc Ferracci sur le site de Gen-Hy à Allenjoie, la start-up française, proposant des solutions innovantes pour la production d’hydrogène vert, annonce ce mercredi la signature avec Bpifrance d’un contrat d’aide publique par l’Etat français à hauteur de 99,84M€.

McPhy à Foussemagne : des aides publiques massives pour un avenir très incertain

Moins d’un an après son inauguration, l’annonce de la mise en vente de l’usine McPhy de Foussemagne, spécialisée dans la production d’électrolyseurs, suscite une vive inquiétude parmi les élus communistes et républicains de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 avril, veille de la visite officielle du ministre de l’Industrie dans le nord Franche-Comté, ils dénoncent un "gaspillage d’argent public" et réclament un changement profond de stratégie pour le développement de la filière hydrogène.

Exclusivité – Nicolas Bergeret, le consul bisontin qui représente la Bourgogne Franche-Comté à Francfort

Originaire de Besançon, Nicolas Bergeret, consul général de France à Francfort, était en visite les 15 et 16 avril 2025 à Besançon. Objectif : rencontrer des acteurs locaux tels que la maire de Besançon et la présidente de Région Bourgogne Franche-Comté pour développer différents axes de la Maison de la Bourgogne Franche-Comté située à Mayence. À quoi sert cette représentation de notre région en Allemagne ? Interview.

Catastrophes naturelles : 35 millions d’euros pour les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté

La Région Bourgogne-Franche-Comté se saisit d’une opportunité ouverte par la Commission européenne pour soutenir les exploitations agricoles affectées par des catastrophes naturelles, a-t-on appris dans un communiqué du 16 avril 2025. Grâce à cette mesure exceptionnelle, ce sont 35 millions d’euros de crédits européens (Feader) issus de la précédente programmation qui seront mobilisés d’ici fin 2025.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 18.57
nuageux
le 19/04 à 18h00
Vent
1.17 m/s
Pression
1004 hPa
Humidité
62 %