Des milliards d'économies pour redresser les finances publiques

Publié le 19/06/2023 - 14:00
Mis à jour le 19/06/2023 - 10:16

Le gouvernement organise ce lundi 19 juin 2023 des assises des finances publiques qui mettront en exergue les milliards d'euros d'économies nécessaires pour permettre à la France de redresser des comptes dégradés par les crises successives.

 © Ministère de l'économie et des finances
© Ministère de l'économie et des finances

Organisées à Bercy à l'initiative du ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire et de son collègue chargé des Comptes publics Gabriel Attal, en présence de la Première ministre Elisabeth Borne, ces assises font suite aux revues annuelles des dépenses de l'Etat, des collectivités et des administrations sociales, lancées début 2023.

Après avoir échappé aux fourches caudines de l'agence S&P Global, qui a maintenu la note de solvabilité française, l'exécutif entend réaffirmer son sérieux budgétaire et tourner la page des dispendieuses mesures de soutien du "quoi qu'il en coûte".

Ce sera "l'occasion de présenter le résultat de ces travaux (...), les orientations et les pistes qui sont retenues par le gouvernement pour venir irriguer les prochains textes financiers", dont le projet de budget de 2024 présenté en septembre, a-t-on indiqué au cabinet de Bruno Le Maire.

  • L'enjeu : trouver des milliards d'économies qui contribueront à accélérer le redressement financier de la France, selon une trajectoire présentée en avril par le gouvernement.

Après les aides massives déployées face aux crises sanitaire et énergétique, "il est temps de revenir à la normale. Mais cela ne veut pas dire l'austérité", a justifié M. Le Maire dans Le Journal du Dimanche début juin.

Il s'agit de réduire à 108,3% du PIB en 2027 le lourd endettement du pays (contre 111,6% fin 2022), qui le range du côté des mauvais élèves européens, et de ramener sous l'objectif européen de 3% le déficit public (4,7% fin 2022).

Outre des discours ministériels, des tables rondes figurent au programme lundi avec une intervention de Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes qui rappelle régulièrement l'exécutif à l'ordre en matière de finances publiques.

Les trois principales associations d'élus locaux, en désaccord avec l'analyse de la situation, ont décidé de bouder l'événement. Les présidents des associations des maires et des Régions de France, David Lisnard et Carole Delga, ont notamment dénoncé dimanche le "jeu de dupes" et "l'incohérence" de l'exécutif.

"Notre participation aurait été incohérente vis-à-vis des communes et des habitants, voire insincère. (...)", a expliqué au JDD.fr M. Lisnard, maire (LR) de Cannes.

"Je ne voulais pas me prêter à ce jeu de dupes où chacun a trois minutes de temps de parole, avec des passages en revue inefficaces", a abondé dans le même entretien Mme Delga, présidente (PS) de la Région Occitanie.

Bercy a toutefois assuré que la porte du dialogue restait "ouverte".

"Politiquement difficile"

Pour revenir dans les clous, le gouvernement entend réduire la dépense publique à 53,5% du PIB en 2027, contre 57,5% en 2022. Il table sur la fin du bouclier énergétique, les gains des réformes comme celles des retraites ou de l'assurance-chômage, le plein-emploi ou encore une croissance de l'économie qu'il anticipe plus dynamique, après un coup de frein en 2023. Ces mesures sont jugées d'autant plus nécessaires que l'environnement économique se durcit.

Suspendues durant le Covid, les règles budgétaires européennes s'appliqueront à nouveau l'an prochain et la forte remontée des taux d'intérêt alourdit significativement la charge de la dette, qui pourrait devenir le premier poste de dépenses de l'Etat, dans un contexte de ralentissement de la croissance.

"Ce contexte économique (...) vient contraindre notre équation de finances publiques et augmente d'autant l'exigence (...) de réduction de dépenses", tout en préservant les secteurs jugés prioritaires de la transition énergétique, la santé et la défense, explique-t-on au cabinet de Bruno Le Maire. Déjà, l'exécutif occupe le terrain sur le front des annonces.

  • Chiffré à 2 milliards d'euros annuels, un coup de rabot est porté au soutien public pour le secteur immobilier, jugé inefficace et trop coûteux. L'exécutif a aussi gelé 1% supplémentaire des crédits du budget 2023 et demandé aux ministères de dégager 5% en 2024 notamment pour financer la transition énergétique. Il souhaite également supprimer des avantages fiscaux sur les énergies fossiles et évoque une réduction des aides à l'emploi.

Mais entre refus d'augmenter les impôts et tension sociale, avec le pouvoir d'achat au centre des préoccupations face à une inflation élevée, les marges de manœuvre sont étroites, estiment des économistes.

"On peut toujours trouver plein d'économies à faire", mais "politiquement et socialement, cela sera très difficile", souligne François Ecalle, président du site spécialisé Fipeco.

Surtout après une douloureuse réforme des retraites et sans majorité absolue à l'Assemblée nationale.

La récente promesse d'une réduction d'impôts de 2 milliards d'euros pour les classes moyennes et la nouvelle revalorisation du traitement des fonctionnaires témoignent de la difficulté de serrer la vis.

(Source AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

Quoi de 9 à Besac’ : L’upcycling textile, une nouvelle façon de consommer la mode à Besançon ?

De formation ingénieure en biologie, Anaïs Calen a voulu changer de vie pour se consacrer à la couture. Elle a créé son entreprise d’upcycling à Marseille en 2024 avant de s’installer dans le Grand Besançon en février 2025. On a voulu en parler dans notre vidéo "Quoi de neuf à Besac ?" de ce mois d’avril 2025…

Du petit-déj’ au bar à tapas, Chez Loulou ouvre sa Bodega rue Bersot à Besançon

Depuis le 18 mars 2025, une toute nouvelle adresse gourmande a pris ses quartiers au cœur de Besançon, rue Bersot : Chez Loulou, La Bodega. Après avoir lancé son épicerie de quartier fin 2024, Louis Jaffard - alias Loulou - remet le couvert avec un lieu chaleureux aux accents ibériques, ouvert du petit-déjeuner jusqu’au dernier verre autour de tapas.

Hydrogène vert : 100 millions d’euros pour Gen-Hy qui lance la première usine AEM française

A l’occasion de la visite jeudi 17 avril du ministre de l’Industrie et de l’Energie Marc Ferracci sur le site de Gen-Hy à Allenjoie, la start-up française, proposant des solutions innovantes pour la production d’hydrogène vert, annonce ce mercredi la signature avec Bpifrance d’un contrat d’aide publique par l’Etat français à hauteur de 99,84M€.

McPhy à Foussemagne : des aides publiques massives pour un avenir très incertain

Moins d’un an après son inauguration, l’annonce de la mise en vente de l’usine McPhy de Foussemagne, spécialisée dans la production d’électrolyseurs, suscite une vive inquiétude parmi les élus communistes et républicains de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 avril, veille de la visite officielle du ministre de l’Industrie dans le nord Franche-Comté, ils dénoncent un "gaspillage d’argent public" et réclament un changement profond de stratégie pour le développement de la filière hydrogène.

Exclusivité – Nicolas Bergeret, le consul bisontin qui représente la Bourgogne Franche-Comté à Francfort

Originaire de Besançon, Nicolas Bergeret, consul général de France à Francfort, était en visite les 15 et 16 avril 2025 à Besançon. Objectif : rencontrer des acteurs locaux tels que la maire de Besançon et la présidente de Région Bourgogne Franche-Comté pour développer différents axes de la Maison de la Bourgogne Franche-Comté située à Mayence. À quoi sert cette représentation de notre région en Allemagne ? Interview.

Catastrophes naturelles : 35 millions d’euros pour les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté

La Région Bourgogne-Franche-Comté se saisit d’une opportunité ouverte par la Commission européenne pour soutenir les exploitations agricoles affectées par des catastrophes naturelles, a-t-on appris dans un communiqué du 16 avril 2025. Grâce à cette mesure exceptionnelle, ce sont 35 millions d’euros de crédits européens (Feader) issus de la précédente programmation qui seront mobilisés d’ici fin 2025.

Remise en cause du tarif de rachat bonifié pour le photovoltaïque agricole : Matthieu Bloch interpelle le gouvernement

Dans une question écrite adressée au ministre de l’Industrie, le député LR du Doubs Matthieu Bloch alerte sur les conséquences de la récente décision gouvernementale de revoir à la baisse le tarif de rachat bonifié S21 pour l’énergie photovoltaïque en milieu agricole.

Bourgogne-Franche-Comté : la commission permanente vote plus de 195 millions d’euros d’aides régionales

Réunis en Commission permanente, les élus régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont adopté un ensemble de mesures représentant un engagement financier total de 195,15 millions d’euros. Ces crédits sont destinés à soutenir un large éventail de projets dans les domaines économique, agricole, culturel, éducatif, environnemental et social sur l’ensemble du territoire.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 12.65
nuageux
le 18/04 à 18h00
Vent
2.4 m/s
Pression
1012 hPa
Humidité
70 %