Crise énergétique : une boulangère de Valdahon crie son désespoir sur les réseaux sociaux

Publié le 18/11/2022 - 16:02
Mis à jour le 18/11/2022 - 16:59

Dans une vidéo publiée jeudi 17 novembre, où on la voit en pleurs et désespérée, Alexandra Faure, boulangère à Valdahon, explique durant plus de 10 minutes pourquoi l’augmentation de l’énergie menace toute la profession des artisans boulangers. Elle entend ainsi éveiller les consciences face à sa situation et celle de tous ses collègues, implorant l’État de leur venir en aide. Nous l’avons contacté.

Entre les fours, les chambres froides et les pétrins, les boulangers sont de gros consommateurs d’énergie. Alexandra Faure de la boulangerie "À croquer " située à Valdahon s’en tire déjà avec une facture électrique d’environ 1.500€ par mois. Mais avec la hausse du prix de l’électricité, elle vient de recevoir un courrier d’EDF qui lui annonce que sa facture d’énergie passera désormais à 3.500€ par mois à compter du 1er janvier 2023. 

"Notre métier est menacé, il est même compromis"

Un coup dur pour la boulangère qui explique être "désespérée pour l’investissement que j’ai donné, pour ces 18h de travail quotidien que je donne et qui risque d’être réduit à néant, désespérée pour mes salariés parce que leur avenir est en jeu et pour mes 35.000 collègues artisans…". Alors elle a décidé de poster cette vidéo sur les réseaux sociaux où, face caméra, elle s’adresse aux internautes et fait part de son "cri de rage pour tous les artisans de France et plus particulièrement les boulangers car c’est sur ce sujet là où j’ai les cartes pour vous éclairer". 

"On a été informé hier (mardi 16 novembre), que notre facture d’électricité allait augmenter de 322%". Face à ce constat, son premier réflexe est d’aller consulter les aides auxquelles elle pourrait prétendre puisque "l’État, celui pour lequel je travaille, celui pour lequel je ramène de la TVA, pour lequel je paye des charges, beaucoup de charges, m’a dit qu’il allait m’aider". Et c’est là que tombe le coup de grâce. Malgré de nombreuses recherches, elle comprend qu’elle ne pourra bénéficier d’aucune aide.

La boulangerie ne consomme pas assez pour bénéficier de l’amortisseur d’électricité

Bien qu’elle soit soumise au tarif jaune, appliqué par EDF, la boulangerie ne consomme pas assez pour bénéficier de l’amortisseur d’électricité mis en place par l’État à compter du 1er janvier 2023. "Le seuil fixé est beaucoup trop haut" nous explique Alexandra, "il concerne uniquement ceux qui ont un prix de référencement du mégawattheure (MWh) à plus de 325€, or je suis moi, à 227€/MWh (255€ au 1er janvier)". Elle comprend alors qu’elle devra, faire face, seule, à cette hausse du coût de l’énergie. 

"On ne peut pas répercuter le prix de l’électricité sur une baguette"

Une augmentation que l’artisane dit ne pas pouvoir impacter sur ses prix : "c’est exclu. On ne peut pas répercuter le prix de l’électricité sur une baguette sinon on n’a plus personnes qui vient chez nous, les gens n’auront plus les moyens". D’autant qu’Alexandra rappelle que "l’on avait déjà été obligé d'augmenter nos tarifs puisque la farine a augmenté, le beurre a pris, le lait, les oeufs… ". Lorsqu’on lui demande si elle envisage des licenciements elle nous répond d’emblée "cela pourrait être une solution pour certains mais pour ma part j’étais déjà en manque de personnel". Quant à la possibilité de réduire la production, elle y songe et répond non sans sarcasme "on finira peut-être par ouvrir des cartons" comme dans les "structures industrielles" qu’elle refuse d’appeler boulangeries et qui ont pour elle uniquement "une spécialisation dans le cutter". 

"On ne survivra pas, surtout si l’État ne nous aide pas"

Mais Alexandra aime son métier d’artisan boulanger et espère surtout qu’un effort sera fait du côté de la législation pour qu’elle puisse prétendre aux aides, "je ne peux pas croire que notre gouvernement nous laisse comme ça" nous souffle-t-elle en fin d'interview. D’autant que selon elle, "les artisans boulangers ne seront pas les seuls impactés, si rien ne change, on va droit vers un drame humain". Elle songe par exemple aux bouchers, "je pense qu’ils sont dans la même situation parce qu’ils utilisent également du matériel énergivore".

"Je vous en supplie, soutenez vos artisans " implore-t-elle en fin de vidéo. Une manière de rappeler qu’il existe bien d’autres personnes qui sont dans le même état qu’Alexandra Faure en ce moment. Son cri de rage venu du coeur sera peut-être repris et entendu à plus grande échelle. En attendant, la vidéo totalise déjà plus de 26.000 vues…

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Economie

”Le Besançon bashing, il y en a marre ! ” : Grand Besançon Métropole lance la Manufacture du bonheur…

Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Benoît Vuillemin, vice-président en charge de l’Attractivité et du Tourisme ont annoncé ce vendredi 18 avril la création de La Manufacture du Bonheur, une initiative pensée comme une boîte à outils au service de l’attractivité du territoire. Objectif affiché : attirer, accueillir et fidéliser talents, entreprises et nouveaux habitants.

Quoi de 9 à Besac’ : L’upcycling textile, une nouvelle façon de consommer la mode à Besançon ?

De formation ingénieure en biologie, Anaïs Calen a voulu changer de vie pour se consacrer à la couture. Elle a créé son entreprise d’upcycling à Marseille en 2024 avant de s’installer dans le Grand Besançon en février 2025. On a voulu en parler dans notre vidéo "Quoi de neuf à Besac ?" de ce mois d’avril 2025…

Du petit-déj’ au bar à tapas, Chez Loulou ouvre sa Bodega rue Bersot à Besançon

Depuis le 18 mars 2025, une toute nouvelle adresse gourmande a pris ses quartiers au cœur de Besançon, rue Bersot : Chez Loulou, La Bodega. Après avoir lancé son épicerie de quartier fin 2024, Louis Jaffard - alias Loulou - remet le couvert avec un lieu chaleureux aux accents ibériques, ouvert du petit-déjeuner jusqu’au dernier verre autour de tapas.

Hydrogène vert : 100 millions d’euros pour Gen-Hy qui lance la première usine AEM française

A l’occasion de la visite jeudi 17 avril du ministre de l’Industrie et de l’Energie Marc Ferracci sur le site de Gen-Hy à Allenjoie, la start-up française, proposant des solutions innovantes pour la production d’hydrogène vert, annonce ce mercredi la signature avec Bpifrance d’un contrat d’aide publique par l’Etat français à hauteur de 99,84M€.

McPhy à Foussemagne : des aides publiques massives pour un avenir très incertain

Moins d’un an après son inauguration, l’annonce de la mise en vente de l’usine McPhy de Foussemagne, spécialisée dans la production d’électrolyseurs, suscite une vive inquiétude parmi les élus communistes et républicains de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 avril, veille de la visite officielle du ministre de l’Industrie dans le nord Franche-Comté, ils dénoncent un "gaspillage d’argent public" et réclament un changement profond de stratégie pour le développement de la filière hydrogène.

Exclusivité – Nicolas Bergeret, le consul bisontin qui représente la Bourgogne Franche-Comté à Francfort

Originaire de Besançon, Nicolas Bergeret, consul général de France à Francfort, était en visite les 15 et 16 avril 2025 à Besançon. Objectif : rencontrer des acteurs locaux tels que la maire de Besançon et la présidente de Région Bourgogne Franche-Comté pour développer différents axes de la Maison de la Bourgogne Franche-Comté située à Mayence. À quoi sert cette représentation de notre région en Allemagne ? Interview.

Catastrophes naturelles : 35 millions d’euros pour les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté

La Région Bourgogne-Franche-Comté se saisit d’une opportunité ouverte par la Commission européenne pour soutenir les exploitations agricoles affectées par des catastrophes naturelles, a-t-on appris dans un communiqué du 16 avril 2025. Grâce à cette mesure exceptionnelle, ce sont 35 millions d’euros de crédits européens (Feader) issus de la précédente programmation qui seront mobilisés d’ici fin 2025.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 18.57
nuageux
le 19/04 à 18h00
Vent
1.17 m/s
Pression
1004 hPa
Humidité
62 %