La peine infligée en son absence à Sahbi El Asraoui, 26 ans, mercredi par le tribunal correctionnel de Besançon, était conforme aux réquisitions du parquet. Il a été reconnu coupable d'avoir grièvement blessé par balles deux hommes, le 11 juin 2023 sur un parking à Besançon, a précisé le procureur Étienne Manteaux. La peine du prévenu, en récidive légale, a été assortie d'un mandat d'arrêt.
Son complice, âgé de 20 ans et également connu pour sa participation au trafic de stupéfiants à Besançon, a été condamné à 7 ans de prison pour avoir conduit le scooter sur lequel ils circulaient au moment des faits. Une vingtaine de douilles de Kalachnikov ont été retrouvées par la police.
Cinq projectiles avaient touché les deux victimes. Une balle perdue avait traversé la fenêtre d'une cuisine au septième étage d'un immeuble situé à 480 mètres du lieu du tir, sans toutefois blesser l'occupant présent.
Sahbi El Asraoui a été jugé à Besançon en son absence. Le franco-marocain visé par quatre mandats d'arrêt avait été arrêté en janvier au Maroc. Les parquets de Dijon et Besançon avaient formulé une demande d'extradition, mais il a "revendiqué sa binationalité et les autorités marocaines, qui n'extradent pas leurs ressortissants, l'ont finalement remis en liberté", a précisé à M. Manteaux à l'AFP.
Il est également suspecté d'avoir participé à des violences sur deux hommes - l'un roué de coups, l'autre violemment percuté avec une voiture - devant une discothèque proche de Besançon en novembre 2023. Il est par ailleurs recherché pour le meurtre à Dijon, dans la nuit du 25 au 26 novembre 2023, d'un père de famille de 55 ans, tué d'une balle perdue.
Réfugié qui avait fui le conflit au Kosovo, le quinquagénaire dormait avec sa famille dans son appartement situé juste au-dessus d'un point de deal qui avait été visé par une rafale d'une soixantaine de balles, tirée avec une arme automatique. L'un des projectiles avait ricoché et atteint le père de famille dans son lit, le tuant sur le coup.
M. Manteaux a fait "une transmission spontanée d'informations qui peut permettre aux autorités judiciaires marocaines de le juger pour les mêmes faits au Maroc", a-t-il précisé. Mais cette démarche est restée jusqu'à présent sans réponse.
(Source AFP)