Anomalies au Creusot: Areva va examiner tous les dossiers de fabrication

Publié le 14/10/2016 - 08:25
Mis à jour le 14/10/2016 - 08:25

Le groupe nucléaire Areva va passer en revue l’ensemble des 9.000 dossiers de fabrication de son usine du Creusot (Saône-et-Loire) dans le cadre de l’audit lancé à la suite de la détection d’anomalies dans le suivi des processus de fabrication d’équipements, a-t-on appris ce jeudi 13 octobre 2016.

 ©
©

Nucléaire

"On a pris une décision: on ne va pas se poser de questions, on va relire tous les dossiers", a dit cette source alors que l'audit qualité s'est jusqu'ici concentré sur 400 dossiers de fabrication prioritaires dits "dossiers barrés" où des anomalies ont été détectées.

  • Selon l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), ces irrégularités sont "des incohérences, des modifications ou des omissions dans les dossiers de fabrication" de ces 400 pièces produites depuis 1965, dont une cinquantaine sont en service dans le parc nucléaire français.

Areva avait annoncé fin avril que des anomalies documentaires et des écarts méthodologiques avaient été détectés dans le suivi des processus de fabrication d'équipements au sein de son usine du Creusot, où a notamment été fabriquée la cuve de l'EPR de Flamanville.

Cette décision de passer rigoureusement en revue plus de 9.000 dossiers de pièces forgées au Creusot depuis 1943 est la conséquence de la détection de pratiques non conformes dans un échantillonnage prélevé parmi les "dossiers non barrés", a priori non problématiques, a-t-on expliqué de même source. Sur les 9.000 dossiers, 6.000 concernent des équipements pour le secteur nucléaire depuis 1965. "On va tous les regarder un par un", selon cette source. "Je ne sais pas combien d'anomalies on aura dans les 6.000 dossiers (...) mais ce ne sera pas zéro", a-t-elle ajouté.

Une méthodologie d'analyse des dossiers fait actuellement l'objet d'échanges avec EDF, qui exploite le parc nucléaire français, et sera présentée à l'ASN. Un calendrier est également en cours de définition, veillant à ce que la priorité soit donnée aux dossiers concernant les réacteurs en fonctionnement. "Ca va durer plusieurs mois", a annoncé la source. L'audit mené par Areva sur les 400 premiers dossiers examinés a permis à ce jour de relever 87 irrégularités sur des réacteurs en fonctionnement. L'une d'elles concerne la virole basse d'un générateur de vapeur du réacteur numéro 2 de Fessenheim (Haut-Rhin), arrêté depuis mi-juin.

Areva affirme que, pas davantage que les autres anomalies, celle-ci n'est pas préjudiciable à la sûreté de l'exploitation. L'ASN a toutefois décidé de maintenir à l'arrêt le réacteur dans l'attente des résultats de tests complémentaires prévus jusqu'à la fin de l'année. L'audit a aussi déjà été étendu à l'usine de Saint-Marcel (Saône-et-Loire), qui assemble les composants lourds équipant les réacteurs, et à celle de Jeumont (Nord), qui produit des équipements mobiles pour réacteurs. Areva avait indiqué précédemment dans un communiqué avoir constaté la disparition des anomalies après 2012. Le groupe avait aussi dit avoir "renforcé ses procédures internes de contrôle à l'usine du Creusot et mis en place des mesures pour renforcer la culture de sûreté et de qualité".

Démontrer la résistance  du concercle et du fond de la cive de l'EPR en construction 

Par ailleurs, un programme d'essais est en cours pour démontrer la résistance du couvercle et du fond de la cuve de l'EPR en construction à Flamanville (Manche) et fabriqués au Creusot, où un défaut dans la composition de l'acier a été décelé.

Les résultats sont attendus pour fin 2016. "Pour l'instant, les résultats confirment les hypothèses de nos dossiers. Il n'y a pas de surprise", dit la source proche. Ce défaut a également été détecté sur des générateurs de vapeur équipant 18 réacteurs nucléaire d'EDF, qui mène actuellement des investigations complémentaires à la demande de l'ASN pour démontrer leur sûreté.

D'autres pièces seront aussi examinées, comme les plaques tubulaires, selon la même source.

(Avec AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

areva creusot

Anomalies au Creusot: Areva veut toujours reprendre la production mi-2017

Le patron de l’activité réacteurs d’Areva (Areva NP) a confirmé ce jeudi 30 mars 2017 vouloir reprendre cet été la production de grands composants nucléaires dans la forge du Creusot (Saône-et-Loire), où des irrégularités ont été constatées, tout en envisageant élargir la gamme des pièces fabriquées.

Nucléaire : l’intégrité des pièces toujours pas remise en question, selon un point d’étape d’Areva

Les anomalies détectées dans le contrôle des fabrications à l’usine d’Areva au Creusot (Saône-et-Loire) ne remettent toujours pas en question l’intégrité des composants nucléaires forgés sur le site, a indiqué le groupe nucléaire français dans un nouveau point d’étape publié ce jeudi 30 juin 2016.

Areva – EPR : les “premiers résultats” des tests sur l’usine du Creusot “sont bons”

Les premiers résultats des tests menés par Areva sur son usine du Creusot en Saône-et-Loire sont « bons », car ils montrent que les anomalies détectées dans le suivi du processus de fabrication ne concernent pas les pièces elles-mêmes, a annoncé ce  mercredi 4 mai 2016 la ministre de l’Environnement Ségolène Royal.

Economie

”Le Besançon bashing, il y en a marre ! ” : Grand Besançon Métropole lance la Manufacture du bonheur…

Anne Vignot, présidente de Grand Besançon Métropole et Benoît Vuillemin, vice-président en charge de l’Attractivité et du Tourisme ont annoncé ce vendredi 18 avril la création de La Manufacture du Bonheur, une initiative pensée comme une boîte à outils au service de l’attractivité du territoire. Objectif affiché : attirer, accueillir et fidéliser talents, entreprises et nouveaux habitants.

Quoi de 9 à Besac’ : L’upcycling textile, une nouvelle façon de consommer la mode à Besançon ?

De formation ingénieure en biologie, Anaïs Calen a voulu changer de vie pour se consacrer à la couture. Elle a créé son entreprise d’upcycling à Marseille en 2024 avant de s’installer dans le Grand Besançon en février 2025. On a voulu en parler dans notre vidéo "Quoi de neuf à Besac ?" de ce mois d’avril 2025…

Du petit-déj’ au bar à tapas, Chez Loulou ouvre sa Bodega rue Bersot à Besançon

Depuis le 18 mars 2025, une toute nouvelle adresse gourmande a pris ses quartiers au cœur de Besançon, rue Bersot : Chez Loulou, La Bodega. Après avoir lancé son épicerie de quartier fin 2024, Louis Jaffard - alias Loulou - remet le couvert avec un lieu chaleureux aux accents ibériques, ouvert du petit-déjeuner jusqu’au dernier verre autour de tapas.

Hydrogène vert : 100 millions d’euros pour Gen-Hy qui lance la première usine AEM française

A l’occasion de la visite jeudi 17 avril du ministre de l’Industrie et de l’Energie Marc Ferracci sur le site de Gen-Hy à Allenjoie, la start-up française, proposant des solutions innovantes pour la production d’hydrogène vert, annonce ce mercredi la signature avec Bpifrance d’un contrat d’aide publique par l’Etat français à hauteur de 99,84M€.

McPhy à Foussemagne : des aides publiques massives pour un avenir très incertain

Moins d’un an après son inauguration, l’annonce de la mise en vente de l’usine McPhy de Foussemagne, spécialisée dans la production d’électrolyseurs, suscite une vive inquiétude parmi les élus communistes et républicains de Bourgogne-Franche-Comté. Dans un communiqué diffusé ce mercredi 16 avril, veille de la visite officielle du ministre de l’Industrie dans le nord Franche-Comté, ils dénoncent un "gaspillage d’argent public" et réclament un changement profond de stratégie pour le développement de la filière hydrogène.

Exclusivité – Nicolas Bergeret, le consul bisontin qui représente la Bourgogne Franche-Comté à Francfort

Originaire de Besançon, Nicolas Bergeret, consul général de France à Francfort, était en visite les 15 et 16 avril 2025 à Besançon. Objectif : rencontrer des acteurs locaux tels que la maire de Besançon et la présidente de Région Bourgogne Franche-Comté pour développer différents axes de la Maison de la Bourgogne Franche-Comté située à Mayence. À quoi sert cette représentation de notre région en Allemagne ? Interview.

Catastrophes naturelles : 35 millions d’euros pour les agriculteurs de Bourgogne-Franche-Comté

La Région Bourgogne-Franche-Comté se saisit d’une opportunité ouverte par la Commission européenne pour soutenir les exploitations agricoles affectées par des catastrophes naturelles, a-t-on appris dans un communiqué du 16 avril 2025. Grâce à cette mesure exceptionnelle, ce sont 35 millions d’euros de crédits européens (Feader) issus de la précédente programmation qui seront mobilisés d’ici fin 2025.

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 10.75
légère pluie
le 20/04 à 12h00
Vent
1.9 m/s
Pression
1009 hPa
Humidité
87 %