"Il ne fait aujourd'hui aucun doute que les prochaines élections municipales verront une alliance des droites dites "modérées " à Besançon comme ailleurs, soit entre LREM, l'UDI et le MoDem. L'affichage d'une éminente membre du Cabinet du Maire avec un élu MoDem de l'opposition, loin d’être anecdotique, en était la préfiguration.
Jusque-là, il faut que la majorité municipale " tienne". Le seul moyen d'y parvenir, c'est le strict respect du contrat que nous avons passé avec les Bisontines et les Bisontins en 2014. C'est ce qui nous lie et c'est même aujourd'hui le seul lien entre LREM et les autres composantes de la majorité...
Les propos du Président de la République évoquant "tout le pognon qu’on donne pour le social" , la suppression brutale des contrats aidés, le coup porté au pouvoir d’achat des retraités ,le cadeau fiscal généreusement accordé aux plus grandes fortunes, l’influence néfaste des lobbyistes, le refus cynique du gouvernement d’accueillir les migrants recueillis par « l’Aquarius » , illustrant la politique de « fermeture de Gérard Collomb, l’affaire Benalla, les propos méprisants à l’égard des Français tenus à l’étranger par Emmanuel Macron, une centralisation sans précèdent des pouvoirs, qui a amené les trois associations d’élus à boycotter la conférence des territoires et tant d’autres signes comparables depuis le début de ce quinquennat n’ont été contredits ou critiqués par aucun des élus LREM...tels les adeptes d’une secte hypnotisés par leur gourou.
La politique menée sur le plan économique et social est libérale, voire ultra- libérale, applaudie par la classe des « winners » (les premiers de cordée...) et par une bonne partie de la droite en « même temps « qu’elle délaisse celles et ceux qui peinent...
Jean-François Coppé, qui sait de quoi il parle, jure que Macron est le meilleur président de droite de toute la cinquième république. Avant lui Bruno Lemaire exhortait ses amis « Les Républicains "à le rejoindre", estimant que Macron faisait mieux que Sarkozy....
Lorsque j’étais conseiller général, le discours d’Emmanuel Macron sur les aides sociales était celui tenu par la droite avec moins de vulgarité. Ce discours était combattu par la gauche !
Ce fossé qui se creuse inexorablement rend désormais intenable la cohabitation des différentes composantes de la majorité. Il serait vain de le nier !
Pour toutes ces raisons, de même que se prépare l'alliance des droites "Macron-compatibles", il est indispensable, pour que cette Ville reste à gauche , que toutes les forces progressistes s'unissent d’ores et déjà à partir d'une vision commune et d'un programme qui doit, dès maintenant, les fédérer ! Pas d'angélisme : c'est un défi difficile à relever. Cela suppose, déjà, que le PS, EELV, GÉNÉRATION.S, le PC et la France Insoumise acceptent, à minima...de se parler. Cette simple première phase n'est déjà, malheureusement, pas acquise...
Il convient ensuite que le PS se rende compte qu'il n'est plus hégémonique et qu'il doit composer, alors qu’il est en état de faiblesse, avec les autres forces de gauche ; ce qui ne signifie pas d'aller à Canossa, mais d'influer sur ses « partenaires naturels » à hauteur de ce qu'il représente aujourd'hui.
Nous avons donc tous, à gauche, un défi à relever et chacun devra faire face à ses responsabilités pour éviter que cette Ville ne soit gérée par une alliance qui soutient aujourd'hui, avec pour certains la foi et l'ardeur des nouveaux convertis, une politique ultralibérale et contraire aux valeurs « historiques « de la gauche.
Bien qu'ayant renoncé à toute ambition " personnelle " à l'échéance de 2020, je participerai activement à une dynamique qui rassemblerait tous les progressistes. Il appartient également - et c’est le plus important - au peuple de gauche à Besançon, décontenancé dans un contexte de totale confusion, de se mobiliser pour amener les politiques à prendre toutes leurs responsabilités.
Les citoyens de cette ville méritent mieux que l’apathie, parfois une tentation populiste, et les querelles stériles qui agitent le microcosme d’une gauche fragmentée et déboussolée."
Yves-Michel Dahoui