Dimanche dernier 28 décembre, les chambres de 8 familles à l'ex-maternité St Jacques à Besançon ont été cambriolées entre 8 heures, heure de départ des occupants et 20 heures, heure à laquelle ils ont constaté leur chambre dévastée et cambriolée.
Comme nous l'ont démontré les photos des occupants, les chambres étaient en grand désordre : lits posés à la verticale, des affaires éparpillées. Les " visiteurs" auraient même pris le temps de manger... Des vêtements ont été volés, des papiers pour quelques-uns, de l'argent et des bijoux familiaux pour d'autres.
Le/la ou les intrus(e)s ont pénétré dans l'ancienne maternité (1er étage) par l'hôpital. "Ils savaient que le rez-de-chaussée n'était pas occupé provisoirement, pendant les vacances, par la psychiatrie pour adolescent. Ils sont montés sans encombre au premier étage et ont cassé la porte vitrée" nous raconte Viviane Camus, membre de la CCDLE. Les collectifs accusent les cambrioleurs d'être "bien renseignés".
"Les quatre autres familles volées n'ont pas déposé plainte parce qu'elles ne se sont pas faites voler leur papiers" nous précise un membre du CCDLE.
"Ce n'est rien, rentrez dormir dans vos chambres"
Selon le CDDLE et le Collectif à la rue !, une jeune femme, "très fragile psychologiquement", se serait évanouie et semblerait avoir fait une crise de tétanie. Elle a été emmenée par le SAMU à l'hôpital. Du côté de la responsabilité des locaux, les deux employés sociaux présents auraient d'abord quasi nié les faits, puis les auraient minimisés en déclarant aux occupants : "Ce n'est rien, rentrez dormir dans vos chambres".
Les collectifs rapportent également que l'adjoint de Catherine Gaboreau, responsable du centre pour l'association Addsea est venu sur place, et aurait "traité par le mépris" les victimes en indiquant que "De toute façon vous êtes déboutés de l'asile, vous n'avez rien à faire dorénavant en France, ce n'est pas nous qui avons volé, ça ne doit pas être mieux dans votre pays. Si vous voulez porter plainte, allez vous-mêmes à la police"... Certains avec leur appareil photo ont pris photos et vidéos. L'adjoint ne voulait pas de cela et mettait la main devant les appareils pour tenter de les empêcher de photographier.
"Nous avons appelé la police, mais elle n'est venue qu'une heure plus tard alors que c'est juste à côté"
Arber Maksuti, 14 ans, réfugié et occupant des locaux, nous raconte "Quelqu'un a appelé la police, mais elle n'est venue qu'une heure plus tard alors que c'est juste à côté". Il ajoute que "Nous avons également prévenu les médias, mais ils ne sont pas venus". C'est une personne du Secours catholique qui a été alerté, qui a prévenu la police et qui est venue à 21h45 alors que les dégâts ont été constatés à 20h précise Jean-Jacques Boy, membre des collectifs.
Le CCDLE et le Collectif à la rue ! souligne "la vulnérabilité de cet abri d'urgence, où les portes des chambres ne ferment pas à clé". "Nous pensons qu'il est inadmissible de mettre en doute la parole des demandeurs d'asile, très fragilisés notamment en ce moment, à qui on explique que le vol de papier "ce n'est pas grave, les doubles sont dans leur dossier à la Préfecture..." alors que nous savons que dans certains cas, la préfecture demande l'original et non une copie, qu'il est parfois vital de pouvoir prouver son identité, que leur situation est celle de personnes appelées trop souvent «sans papier» et qui doivent être capables d'en produire !".