"Je suis partisane de la philosophie de Jean-Pierre Chevènement, +un ministre ça ferme sa gueule ou ça démissionne+. Je me la suis appliquée à moi-même", a souligné Mme Pécresse, ancienne ministre de Nicolas Sarkozy, au "Grand Jury" RTL/LCI/Le Figaro.
"Je ne comprends pas cette cacophonie gouvernementale, d'autant plus qu'elle finit par être le symbole d'un pays où tout fout le camp", a fustigé l'élue francilienne. "Comment aller dire à un lycéen qu'il faut respecter le professeur et avoir en même temps une ministre de la Justice qui ne respecte pas l'autorité de son Premier ministre?", a-t-elle relevé.
"Je ne vois pas d'autre solution pour restaurer l'autorité du président et de Manuel Valls que son départ", a fait valoir Mme Pécresse. Selon elle, "avoir des convictions différentes c'est possible; ce qui est impossible, c'est de les exprimer dans une cacophonie gouvernementale absolue". "En réalité, il y a une vraie dérive", a martelé l'élue des Yvelines, convaincue qu'il y a "un besoin d'autorité dans la société française".
"Imaginez-vous dans une vie professionnelle normale: au bout de combien d'avertissements vous sanctionneriez un salarié qui dit le contraire de ce que vous dites?", a conclu Valérie Pécresse.
Quant à Henri Guaino, qui se définit lui-même comme un "farouche opposant" à Mme Taubira, il a été relativement mesuré sur Radio J, demandant à chacun de "prendre ses responsabilités". Selon le député des Yvelines, "c'est à Mme Taubira à agir en fonction de sa conscience". Il a mis en avant sa propre "conception de l'honneur en politique, de la dignité en politique, de la cohérence en politique" mais "si ce n'est pas la sienne, ça la regarde".
Et si l'exécutif "pense que ça améliore l'autorité de son gouvernement, s'il pense que ça grandit encore l'image de la politique (...) il n'a qu'à la garder". "C'est le président de la République qui nomme chacun des ministres", a rappelé cet ancien conseiller de Nicolas Sarkozy à l'Elysée. Donc "c'est au président de la République et au chef du gouvernement à prendre leurs responsabilités".
Rappel
- Alors que François Hollande et Manuel Valls entendent faire inscrire dans la Constitution la possibilité de déchoir de leur nationalité les binationaux, y compris nés français, condamnés pour crimes terroristes, la garde des Sceaux, censée porter ce projet au Parlement, a redit qu'une telle mesure n'était à ses yeux "pas souhaitable", son "efficacité" étant "absolument dérisoire".