Répondant à une question d'un député LR sur le voile qui l'exhortait à "sortir de l'ambiguïté", le Premier ministre a déclaré ce mardi 15 octobre à l'Assemblée nationale qu'il ne souhaitait pas "faire une loi sur les accompagnants scolaires."
Au nom de la laïcité, Julien Odoul, chef du groupe RN, a demandé qu’une femme de l’assistance retire son voile
"Je ne pense pas (...) que l'enjeu aujourd'hui ce soit de faire une loi sur les accompagnants scolaires" a-t-til souligné Edouard Philippe à l'Assemblée nationale, en réponse à un député Les Républicains. "L'enjeu, c'est de combattre efficacement, avec le soutien de l'ensemble de nos concitoyens, les dérives communautaires, a poursuivi M. Philippe. [...] L'enjeu, c'est d'éviter que les enfants, en raison des convictions religieuses de leurs parents pouvant relever du communautarisme ou de l'islam politique, échappent à l'école."
#Voile : L’enjeu aujourd’hui n'est pas de faire une loi sur les accompagnants scolaires. L’enjeu, c’est de combattre, efficacement, et avec le soutien de l’ensemble de nos concitoyens, les dérives communautaires. pic.twitter.com/duRiL9lSyH
— Edouard Philippe (@EPhilippePM) October 15, 2019
La majorité divisée
Si la loi n'interdit pas le port du voile dans cette situation, comme l'a rappelé Édouard Philippe, le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer avait estimé dimanche qu'il n'était "pas souhaitable dans notre société".
À l'inverse, la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye a dit ne pas avoir "de difficulté à ce qu'une femme voilée participe à une sortie scolaire".
La question débattue au Sénat
Le Sénat va s'emparer du sujet dès la semaine prochaine, avec l'examen en commission d'une proposition de loi LR "tendant à assurer la neutralité religieuse des personnes concourant au service public de l'éducation".
Le texte sera ensuite examiné dans l'hémicycle le 29 octobre, tandis que le député LR Éric Ciotti a annoncé lundi qu'il allait "à nouveau déposer" une proposition de loi à l'Assemblée nationale en ce sens.