Plus de six ans après le rachat controversé de la branche énergie d'Alstom par GE, les activités nucléaires du groupe américain devraient, en cas d'accord, revenir dans le giron d'un groupe français. En effet, le conseil d'administration d'EDF se tenait lundi dernier pour valider le rachat des activités nucléaires de General Electric.
EDF " déjà fragilisé" par la "dérégulation du marché"
"Pour la CGT, si la sortie de GE peut être perçue par une partie des salariés comme une espérance d’un renouveau, il convient de s’interroger sur les modalités du rachat et sa finalité industrielle si l’on veut que cette opération concoure réellement à la souveraineté de la filière nucléaire française", indique le syndicat qui précise que les récentes décisions gouvernementales "aggravent la situation d’EDF" déjà fragilisée par la "dérégulation du marché" et "le soutien aux opérateurs concurrents privés".
"Les mesures de vente à perte d’une partie de sa production nucléaire menacent l’opérateur public, sans traiter des causes de la crise énergétique, en l’occurrence due aux logiques de marché", est-il expliqué.
Le syndicat s’inquiète également de la maintenance et de la disponibilité du parc actuel et de la possibilité pour EDF "d’assumer dans la durée le renouvellement des capacités de production que l’énergéticien devra réaliser au côté de l’État".
Autre point noir : l’avenir des salariés du secteur "Vapeur" (cette partie sera séparée de la branche énergie de GE).
Ce qui est demandé :
- "Le gréement durable des emplois et des compétences en lien avec le renouvellement du carnet de commandes et en particulier le lancement des EPR en France ;
- Un statut du salarié plus ambitieux, GE n’ayant pas démontré par ses divers plans de restructuration une attractivité particulière en majorité chez les plus jeunes. Les nombreux départs « volontaires » en témoignent,
- Les investissements matériels en particulier sur l’usine de Belfort ;
- L’exécution des carnets de commandes nucléaire, rendue difficile en se séparant de la partie vapeur (Gaz/charbon) et qui ont toujours participé à la robustesse de l’ensemble de la structure ;
- La pérennité de la supply chain répartie dans de nombreux pays, qui risque de se retourner contre l’activité lorsqu’elle sera isolée du groupe GE".