"M. Sefrioui sera jugé le 22 juin pour des faits de violences légères, injures publiques et dégradation du bien d'autrui, ce dernier ayant refusé de déférer à sa convocation pour un rappel à la loi", a indiqué à l'AFP le procureur Lionel Pascal.
Les poursuites à l'encontre de ce père de famille seront examinées en même temps que celles dont fait l'objet l'homme de 72 ans, convoqué devant le tribunal correctionnel de Lons-le-Saunier pour "violences volontaires avec arme et injures racistes". Cela "permettra de mettre les faits en perspective", a expliqué le magistrat.
Rappel des faits
Le 21 avril à Dole (Jura), le septuagénaire effectuait des photos à proximité du domicile d'une famille. Les parents, craignant, à tort selon l'analyse de son appareil photo, que l'individu ne prenne des photos de leur domicile, voire de leurs enfants, avaient alors cherché à obtenir des explications.
Une altercation verbale, puis physique s'en était suivie. Le septuagénaire avait proféré des injures racistes à l'encontre de son interlocuteur. "Bicot, tu passes sous le capot aujourd'hui", avait-il dit. Remonté dans sa voiture, il s'était éloigné avant de faire demi-tour et de foncer vers le père de famille qui se trouvait sur le trottoir. Afin d'éviter un choc, celui-ci avait sauté sur le capot du véhicule, qui avait fini sa course en arrachant la clôture du domicile de sa victime. La scène avait été filmée par la mère de famille et diffusée sur les réseaux sociaux.
Souffrant de plusieurs fractures, l'électricien de 41 ans s'est vu délivrer une incapacité de travail de 30 jours. L'avocat d'Adil Sefrioui, Me Randall Schwerdorffer, dénonce "des choses totalement anormales dans le traitement de l'enquête" et "la volonté farouche de vouloir absolument reprocher quelque chose" à son client. Il demandera le renvoi du dossier à un juge d'instruction en vue de la mise en examen du septuagénaire pour des faits de "tentative de meurtre".
Le procureur estime pour sa part que "le dossier ne permet pas de démontrer qu'il y a une volonté homicide". Le retraité "a expliqué qu'il voulait faire peur à M. Sefrioui (suite à leur altercation, ndlr) et qu'il avait perdu le contrôle du véhicule", a ajouté M. Pascal.
Les deux hommes sont inconnus des services de police.
(Source AFP)