Les enchères ont pour la première fois dépassé les trois millions d'euros, à 3,603 millions d'euros (hors frais), contre 2,486 millions d'euros en 2022, soit un bond de 45%."Le record a été battu et bien battu", a jubilé Alain Cartron, maire de Nuits-Saint-Georges, sous les applaudissements de la foule rassemblée au château du Clos de Vougeot, siège de la Confrérie des chevaliers du tastevin, célèbre confrérie bachique bourguignonne.
L'an dernier, les recettes de la vente avaient déjà établi un nouveau record, inscrivant une hausse de quasiment 30% par rapport à 2021. L'établissement d'un nouveau record ne faisait guère de doute cette année, le millésime étant "vraiment au sommet de la qualité", a jugé Aymeric de Clouet, expert en vin spécialiste des enchères. Les bourgognes ont, en 2022, bénéficié d'une pluie salvatrice, tombée fin juin à un moment crucial du développement de la vigne, ce qui l'avait armée pour résister à la sécheresse estivale. La forte demande internationale pour les bourgognes, et la rareté de l'offre après un millésime 2021 amputé de moitié par le gel tardif survenu cette année-là, promettaient par ailleurs de pousser les enchères.
Cette année, 160 pièces à la vente
La vente des Hospices de Beaune, en novembre dernier, avait déjà explosé les records, avec des recettes totales qui avaient plus que doublé, à près de 29 millions d'euros. Les Hospices de Nuits proposaient ce dimanche à la vente 160 pièces, comme on appelle un fût en Bourgogne, plus une pièce dite "de charité" dont les bénéfices reviennent traditionnellement à une association caritative. Cette année, c'est l'association Les Blouses Roses qui en bénéficiera. Elle soutient chaque année un million de personnes fragiles accompagnées à l'hôpital et en maisons de retraite.
Une pièce de charité adjugée à 63.630 euros
Cette pièce de charité a été adjugée 63.630 euros, également un record. Les enchères de Nuits vendent du vin au profit de l'hôpital et de la maison de retraite gérés par les Hospices du célèbre village viticole. Tout comme Beaune, les Hospices de Nuits sont en effet un "hôpital vigneron": le service médical est financé par un domaine de 12 hectares de vignes apportées en dons au fil des siècles. "On va consacrer une partie de cette manne financière (des enchères) à financer la formation de bacheliers car les professionnels de santé sont devenus très difficiles à recruter", a précisé François Poher, directeur des Hospices civils de Nuits et de Beaune.
(AFP)