Pour rappel, Anne Vignot a déclaré dans ”C dans l’air” : "Quand monsieur Darmanin vient à Besançon, il annonce qu’il va financer un commissariat. Très bien, je l’attends. Il annonce 50 caméras, je n’en veux que cinq et je n’ai pas le financement. Donc, les annonces, je n’en veux pas. Je veux que les ministres décident que le trafic est une affaire nationale et internationale et qu’ils s’y attaquent comme étant une cause essentielle”.
À cela, Laurent Croizier a réagi après avoir fait des vérification : "aucun dossier n’a été déposé auprès des services de l’État en 2024 pour ces cinq caméras. C’est factuel et vérifiable", se disant "abasourdi par les propos de Madame Vignot”. Et d’ajouter : "Le double discours d’Anne Vignot et ses arrangements troublants avec la réalité interpellent. La réalité, est que la maire écologiste de Besançon refuse par idéologie de s’engager pleinement en faveur de la sécurité des Bisontins”.
”Monsieur Croizier semble méconnaitre la manière dont ces demandes de financement se déroulent”
”Je maintiens les chiffres annoncés dans l’émission C dans l’air. Monsieur Croizier semble méconnaitre la manière dont ces demandes de financement se déroulent”, répond d’emblée Madame la maire.
Elle explique que ”les dossiers de financement sont déposés une fois les caméras installées. Pour installer des caméras il faut avoir réalisé des études de faisabilité (fibre, électricité…), puis engager des travaux, puis obtenir une autorisation préalable de la Préfecture. Cette procédure longue est en cours actuellement, les échanges ont lieu avec la Préfecture et la Police nationale avec qui nous travaillons en confiance et bonne intelligence, préalablement au dépôt d’un dossier Fonds Interministériel de Prévention de la Délinquance et de la Radicalisation (FIPDR). Lors de ces échanges, les questions de financement sont également abordées. Jusqu’à présent, la réponse qui nous a été faite consistait à dire qu’il n’y avait pas de fonds disponibles pour financer des caméras. Pourtant, Monsieur Darmanin, lors de sa venue à Besançon, avait annoncé en grande pompe, en février 2024 « on va proposer d’en financer 50 supplémentaires », à hauteur de 70%. Notre demande consiste, elle, à répondre au besoin précis et expertisé de la police nationale et de la gendarmerie, par l’installation de 5 nouvelles caméras en entrées de villes, sur les lignes de fuite.
La procédure de demande d’installation de nouvelles caméras est bien engagée et suit son cours, les temps administratifs étant différents des annonces politiques.”
Anne Vignot précise ce qu’elle dénonce dans l’émission C dans l’air, ”c’est le décalage entre les annonces nationales et la réalité du terrain. Les gouvernements successifs nous promettent des moyens que nous ne voyons pas arriver ; même si je reconnais que nous avons reçu un renfort des effectifs de policiers nationaux, comme nous l’avions demandé.”
”Je suis scandalisée que nous ne parlions pas du vrai sujet”
La maire ajoute que ”Suite aux émeutes, plusieurs temps de rencontres auxquels j’ai participé ont eu lieu en 2023, un avec le Président de la République, un avec la Première Ministre. Le Président de la République avait promis aux Maires des villes impactées par les émeutes des fonds pour réparer les dommages et les destructions subies. Nous avons fait une demande pour le remplacement de caméras endommagées, entre autres éléments (voir pièce jointe). Malgré des relances mensuelles, nous n’avons aucun retour.
La Première Ministre avait quant à elle annoncé la mise en place d’une Force d’Action Républicaine. Besançon, et plus particulièrement le quartier de Planoise, a été choisie comme un des trois territoires d’expérimentation. Un an et demi plus tard, nous sommes toujours en attente de moyens.”
Enfin, Anne Vignot affirme que ”depuis le début du mandat, nous avons pris à bras le corps la question de la sécurité, par une politique volontariste.Concrètement, nous avions inscrit dans notre programme municipal l’installation d’un commissariat dans l’Est bisontin ; suite à nos échanges avec la police nationale et la préfecture, nous avons opté pour une installation à Planoise, que j’ai proposée dès octobre 2022 à la Préfecture. L’émission de C dans l’air dans laquelle je suis intervenue concernait le narco-trafic, un fléau national et international. Je suis scandalisée que nous ne parlions pas du vrai sujet.”