Viabilité hivernale : le Département du Doubs s’adapte au changement climatique

Le dérèglement climatique a profondément affecté la cartographie du risque hivernal du département. Celle-ci a évolué de façon significative et donc contraint le Département du Doubs à s’adapter et revoir l’ensemble de son plan d’organisation de viabilité hivernale qui n’avait plus été modifié depuis six ans. Celui-ci nous a été présenté le 8 novembre 2024 lors d’une conférence de presse du Département. 

© Élodie R.

Pour le Département du Doubs, il ne fait aucun doute que le réchauffement climatique est bien présent et qu’il a, de ce fait, une incidence sur le trafic routier. Face aux évolutions climatiques et aux données météorologiques fournies par Météo France, les paramètres de traitement des routes du Doubs ont ainsi dû être réexaminés.

Il a ainsi été mis en évidence que, si au début des années 80, le Doubs était classé aux deux niveaux les plus hauts, soit "H3" pour "zone à hiver assez rigoureux" et "H4" pour "zone à hiver rigoureux", "une grande partie de notre territoire relève maintenant de niveaux H1 et H2" a révélé Florence Rogeboz, vice-président du Département du Doubs en charge des mobilités et des infrastructures. 

Des hivers moins rudes surtout dans le nord-ouest du Doubs

Seule la frange sud-est du territoire, en frontière avec la Suisse, est encore "régulièrement soumise à des phénomènes météorologiques hivernaux dégradant significativement les conditions de circulation" précise le Département. Alors que la limite nord-ouest du département est, elle, dorénavant bien moins exposée et présente une météorologie hivernale "proche de celle des territoires côtiers méditerranéens ou atlantiques des années 80" fait remarquer Florence Rogeboz.

© Département du Doubs

Conséquence directe, une activité de plus en plus faible pour les équipes d'intervention (régie et partenaires privés), notamment sur les secteurs de plaine.

Face à un tel constat, le Département a donc dû s’adapter et faire évoluer son organisation du dispositif hivernal déployé sur le territoire d’octobre à début avril pour le Haut-Doubs et de mi-novembre à mi-mars pour les secteurs de Montbéliard et Besançon. 

Un recours moindre aux prestataires privés

Cette nouvelle organisation, qui n’avait pas été revue depuis 2018, permet d’ajuster les moyens aux réalités climatiques actuelles et davantage informer l'ensemble des acteurs sur le service rendu et ses limites. Cela dans l’objectif de toujours "garantir de bonnes conditions de circulation sur les routes département tout au long de l’année" a rappelé Forence Rogeboz. 

Les niveaux de service ont ainsi été redéfinis sur les 111 circuits de déneigement en fonction du trafic et de leur forte exposition ou non aux aléas météorologiques. Cela aura également pour conséquence "d’avoir un recours moindre aux prestataires privés" a prévenu la vice-présidente surtout sur les secteurs de plaine.

Trois niveaux de service pour 3690 km de routes : 

Augmentation des interventions pour les chutes d'arbres

Dans ce nouveau plan de viabilité hivernale, le Département du Doubs a également dû intégrer la prise en compte d’un phénomène de plus en plus récurrent. "Nous ne sommes plus uniquement sur du salage ou du déneigement" a indiqué Florence Rogeboz. Les agents doivent désormais faire face à "un phénomène qui s’accélère" celui de la chute d’arbre.

Les moyens matériels et humains restent cependant identiques à raison de 250 agents dédiés à la viabilité hivernale et d’au moins un engin par circuit. En période hivernale, ce sont donc au minimum 111 engins de déneigement qui sont déployés de façon simultanée. Enfin, si durant l’hiver 2023/2024, 4 millions d’euros avaient été consacrés à la viabilité hivernale, le budget moyen avoisine les 5 millions d’euros par an, hors masse salariale. 

La viabilité hivernale en chiffres :

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