Pour le Département du Doubs, il ne fait aucun doute que le réchauffement climatique est bien présent et qu’il a, de ce fait, une incidence sur le trafic routier. Face aux évolutions climatiques et aux données météorologiques fournies par Météo France, les paramètres de traitement des routes du Doubs ont ainsi dû être réexaminés.
Il a ainsi été mis en évidence que, si au début des années 80, le Doubs était classé aux deux niveaux les plus hauts, soit "H3" pour "zone à hiver assez rigoureux" et "H4" pour "zone à hiver rigoureux", "une grande partie de notre territoire relève maintenant de niveaux H1 et H2" a révélé Florence Rogeboz, vice-président du Département du Doubs en charge des mobilités et des infrastructures.
Des hivers moins rudes surtout dans le nord-ouest du Doubs
Seule la frange sud-est du territoire, en frontière avec la Suisse, est encore "régulièrement soumise à des phénomènes météorologiques hivernaux dégradant significativement les conditions de circulation" précise le Département. Alors que la limite nord-ouest du département est, elle, dorénavant bien moins exposée et présente une météorologie hivernale "proche de celle des territoires côtiers méditerranéens ou atlantiques des années 80" fait remarquer Florence Rogeboz.
Conséquence directe, une activité de plus en plus faible pour les équipes d'intervention (régie et partenaires privés), notamment sur les secteurs de plaine.
Face à un tel constat, le Département a donc dû s’adapter et faire évoluer son organisation du dispositif hivernal déployé sur le territoire d’octobre à début avril pour le Haut-Doubs et de mi-novembre à mi-mars pour les secteurs de Montbéliard et Besançon.
Un recours moindre aux prestataires privés
Cette nouvelle organisation, qui n’avait pas été revue depuis 2018, permet d’ajuster les moyens aux réalités climatiques actuelles et davantage informer l'ensemble des acteurs sur le service rendu et ses limites. Cela dans l’objectif de toujours "garantir de bonnes conditions de circulation sur les routes département tout au long de l’année" a rappelé Forence Rogeboz.
Les niveaux de service ont ainsi été redéfinis sur les 111 circuits de déneigement en fonction du trafic et de leur forte exposition ou non aux aléas météorologiques. Cela aura également pour conséquence "d’avoir un recours moindre aux prestataires privés" a prévenu la vice-présidente surtout sur les secteurs de plaine.
Trois niveaux de service pour 3690 km de routes :
- N1 : 970 km de routes. Interventions entre 4h et 22h pour garantir de bonnes conditions de circulation sur des routes qui supportent les grands flux pendulaires et de transit.
- N2 : 2150 km de routes. Interventions entre 4h-7h et jusqu’à 20h pour des conditions de sécurité "acceptables" durant la période où le trafic est significatif. Ce niveau concerne la majeure partie des routes départementales avec un trafic principalement local.
- N3 : 570 km de routes où le trafic est faible. Il s’agit des routes les moins empruntées du Doubs où l’objectif est simplement de maintenir des routes praticables pour les véhicules équipés.
Augmentation des interventions pour les chutes d'arbres
Dans ce nouveau plan de viabilité hivernale, le Département du Doubs a également dû intégrer la prise en compte d’un phénomène de plus en plus récurrent. "Nous ne sommes plus uniquement sur du salage ou du déneigement" a indiqué Florence Rogeboz. Les agents doivent désormais faire face à "un phénomène qui s’accélère" celui de la chute d’arbre.
Les moyens matériels et humains restent cependant identiques à raison de 250 agents dédiés à la viabilité hivernale et d’au moins un engin par circuit. En période hivernale, ce sont donc au minimum 111 engins de déneigement qui sont déployés de façon simultanée. Enfin, si durant l’hiver 2023/2024, 4 millions d’euros avaient été consacrés à la viabilité hivernale, le budget moyen avoisine les 5 millions d’euros par an, hors masse salariale.
La viabilité hivernale en chiffres :
- 1000 à 1 500 patrouilles chaque hiver.
- 1500 à 2 000 interventions d'engins de service hivernal du Département.
- Plus de 200 000 km effectués chaque hiver par les engins de service hivernal de la régie et des entreprises privées pour le déneigement et le traitement de routes départementales.
- Près de 3 700 tonnes de sel épandues par la régie l'hiver dernier. Lors d'un hiver moyennement rigoureux, ce chiffre peut s'élever à 10 000 tonnes comme ce fut le cas durant l’hiver 2017-2018.
- 10 à 15 grammes au mètre carré: dosage moyen de « sel utile » répandu sur les routes.
- 1000 à 1 500 m3 de saumure épandus chaque hiver.
- 29 webcams installées le long des routes départementales et consultables par les usagers (site www.inforoute25.fr)
- 16 conventions avec le bloc communal pour assurer les prestations de déneigement et de salage le cas échéant, sur le réseau de desserte.
- Deux conventions actives avec les départements voisins.