Communiqué de Marie-Dominique Aubry
Présidente des Républicains de la Haute-Saône et tête de liste aux élections municipales de Vesoul en 2020
"Le refus d’une religieuse en retraite au foyer-logement géré par la Ville de Vesoul pour la seule et unique raison qu’elle porte un habit de soeur est particulièrement surprenant. En tout état de cause, elle témoigne d’une application très particulière de la laïcité par la majorité municipale et son maire en particulier."
Pas soumis à la neutralité religieuse
"Juridiquement, les usagers d’un service public, à la différence de ceux qui y travaillent, peuvent porter des signes religieux visibles. Cette règle a très clairement été rappelée par le Conseil d’Etat dans une étude du 20 septembre 2013, rendue à la demande du Défenseur des droits, et dans laquelle la juridiction indique que « l’usager d’un service public n’est pas soumis à l’exigence de neutralité religieuse ».
Cet état du droit a d’ailleurs été quotidiennement rappelé par les médias nationaux pendant tout le mois d’octobre dernier, à la suite de l’affaire du Conseil régional de Bourgogne-France-Comté et de l’accompagnatrice scolaire voilée."
Une application de la laïcité "pas franchement catholique"
"Force est de constater que dans la France d’Emmanuel Macron et de ses amis de la municipalité à Vesoul, si le port du voile islamique par des mères durant le temps scolaire et en présence d’enfants ne semble pas poser de problème, celui de l’habit de soeur par une religieuse en retraite semble lui intolérable.
Dans un pays aux racines judéo-chrétiennes indiscutables, cette application de la laïcité n’est franchement pas très catholique à Vesoul, malgré le patronyme de son maire en fonction."
"Deux poids deux mesures"
"Cette conception de la laïcité n’est en tout cas pas celle des Républicains de la Haute-Saône. Il ne saurait y avoir deux poids et deux mesures en fonction de la personne qui porte un signe religieux visible. La laïcité en France ne peut pas être à géométrie variable. Elle ne peut pas être ouverte lorsqu’il s’agit de femmes qui portent le voile islamique durant les voyages ou les sorties scolaires avec des mineurs, et être implacable lorsqu’il s’agit de religieuses en retraite qui portent l’habit de soeur.
Cette différence de traitement est d’autant plus incompréhensible que le voile d’une religieuse, à la différence du voile islamique qui gagne chaque jour du terrain dans notre République, "n’est pas le signe d’une soumission, mais celui d’une consécration", comme l’a très justement dit le Père Florent Belin de la Paroisse de Vesoul ce matin sur France Bleu.
En tout cas, avec cette nouvelle histoire qui concerne directement Alain Chrétien et son équipe municipale rapprochée, une chose se confirme à la mairie de Vesoul : "on sait être fort avec les faibles"."
Le Maire de Vesoul y voit "une erreur d'appréciation"
Le maire de Vesoul, Alain Chrétien, a souligné ce jour dans un communiqué que "ni le règlement des résidences, ni les principes de laïcité auxquels nous sommes attachés, n'empêchent cette soeur d'accéder à un logement".
"L'obligation de neutralité" ne s'applique pas "aux résidents qui doivent jouir de leur liberté de conscience", a-t-il insisté, s'engageant "personnellement" à lui trouver une place aux Résidences Autonomies "si elle souhaite les intégrer".
(Avec AFP)