Vendredi 27 janvier, deux étudiants âgés de 20 et 22 ans, anciens du Front National, se revendiquant du mouvement d’extrême droite "La Cocarde étudiante", seront jugés pour le vandalisme de l’oeuvre en bronze de Victor Hugo à Besançon. Ils ont avoué avoir repeint en blanc le visage, en apposant à la sculpture un panneau sur lequel était écrit « White power » dans la nuit du 20 au 21 novembre 2022.
"Épilogue sinistre d’une polémique qui n’aurait jamais dû avoir lieu, à partir d’un non-sujet qui était celui de la restauration en cours de ce Victor Hugo dont la patine, non entretenue pendant vingt ans, avait beaucoup souffert. Une polémique née de la mise en cause de la patine en cours et non achevée de ce bronze", selon Béatrice Soulé.
Elle ajoute que cette patine " a provoqué une campagne de dénigrement dont se sont emparés des politiques de droite et d’extrême droite : Philippe de Villiers, Frédéric Galpin du parti Reconquête, Frédéric Flacon, député RN, et Gilbert Collard, député au Parlement européen. Il fut alors question de la « honte du blanc, » de la « folie woke des verts », de la « perte historique de notre pays ». S’en sont alors emparés certains éditorialistes : « peinturlurage », « révisionnisme opportuniste », « forme de paternalisme racial et raciste », « attitude coloniale », et « wokisme effréné » de la part de la Mairie."
"La seule erreur fut de procéder à cette restauration en un lieu public, au vu de tous"
Béatrice Soulé rappelle que la mairie de Besançon a confié la restauration de l’œuvre à la fonderie de Coubertin à Paris, en la personne de Carlos Ferreira, patineur qui a travaillé pendant 15 ans avec Ousmane Sow. Avec lui, Ousmane Son avait fait évoluer les patines de ses bronzes afin que leur rendu soit le plus proche possible de celui de ses oeuvres originales : mat, coloré, à l’image de sa matière première.
"Ce travail de de patine, à base d’oxydes, de feu et d’eau, passe par différentes étapes, parmi lesquelles une étape intermédiaire inachevée dont certains se sont emparés", indique la compagne du sculpteur, « la seule erreur fut de procéder à cette restauration en un lieu public, au vu de tous."
Elle explique également que "Contrairement à ce qui a été écrit sur une supposée directive d’Anne Vignot, maire de Besançon, jamais le directeur de la fonderie, ni les ayants droits d’Ousmane Sow - représentés contractuellement par Béatrice Soulé - n’obéiraient à une quelconque injonction. Seules les directives de l’artiste sont respectées. Et seule compte la validation de ces derniers de l’oeuvre terminée."
Et de conclure : "Quelle meilleur réponse que la confrontation en image de l’oeuvre originale et du bronze ?"
La police recherche encore aujourd’hui celui ou ceux qui ont repeint en blanc également le visage et les mains de L’Homme et l’enfant, autre sculpture d’Ousmane Son au parc des Glacis à Besançon, et pièce constitutive du parcours du Monument aux morts de la ville.