Urgences "engorgées" : les solutions de la Cour des Comptes

Publié le 20/11/2024 - 08:26
Mis à jour le 20/11/2024 - 08:17

Les services d'urgences demeurent "engorgés", victimes "des dysfonctionnements du système de santé", et les réformes engagées depuis 2018 doivent être "accélérées", juge la Cour des Comptes dans un rapport publié mardi 19 novembre 2024, qui liste onze recommandations.

Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes © CC2 Cour des comptes
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes © CC2 Cour des comptes

Symbole de la crise de l'hôpital, les services d'urgences - que le président Emmanuel Macron avait promis de désengorger d'ici fin 2024 - sont toujours frappés de pénuries de personnel et saturés de malades, qui stagnent parfois plus de 24H sur des brancards. 

Les 694 structures d'urgences ont ainsi enregistré 20,9 millions de passages en 2022, un chiffre en hausse constante depuis 1996 (hors Covid-19).

La Cour constate une "dégradation du service rendu" ces dernières années, dont un "allongement de la durée moyenne" des passages, facteur de surmortalité. À l'été 2022, la crise est devenue "majeure", contraignant l'exécutif à autoriser des fermetures temporaires, notamment la nuit, qui ont soulagé les soignants mais "amoindri le principe d'accueil inconditionnel et permanent" qui prévalait, a rappelé, lors d'une conférence de presse, le président de la Cour Pierre Moscovici.

Des médecins qui se raréfient en ville

Plusieurs phénomènes se conjuguent: les médecins se raréfient en ville, particulièrement les nuits et week-ends, poussant vers l'hôpital des malades qui ne relèvent pas de l'urgence ; la population vieillit, nécessitant plus de soins ; et le manque de lits "d'aval" pour hospitaliser les malades ralentit les "sorties". "De nombreux axes d'amélioration ont été impulsés" par des réformes depuis 2018, mais "les urgences demeurent l'exutoire de tous les dysfonctionnements du système de santé", a déclaré M. Moscovici.

Les mesures destinées à améliorer l'offre de soins de ville, notamment, "vont dans le bon sens" mais ne sont "pas à la hauteur des adaptations nécessaires", estime le rapport. Certaines, comme les délégations de tâches vers des soignants paramédicaux, se heurtent à des "résistances au changement" et procédures complexes qui les "neutralisent", déplorent les Sages. Ils suggèrent de mieux coordonner les équipes intervenant à la demande du "Sas" (service d'accès aux soins, associant Samu et médecins de ville) et celles engagées dans la permanence des soins de ville les soirs et week-ends (PDSA). 

Systématiser les filières d'hospitalisation directe

Le territoire reste mal couvert par la PDSA, observent les magistrats, posant "la question du rétablissement de la participation obligatoire" des médecins libéraux (supprimée en 2003), "couplée avec des mesures d'équilibrage territorial" des installations de praticiens.

Les centres de soins non programmés privés, qui se multiplient et "captent des ressources humaines" rares, doivent être soumis à un "régime d'autorisation spécifique", jugent-ils.

À l'hôpital, le rapport appelle à "systématiser les filières d'hospitalisation directe" pour les personnes âgées, sans passage aux urgences, "généraliser les équipes territoriales d'urgence" (mutualisation des urgentistes sur un bassin de population), et travailler sur la "gestion des lits d'aval" à l'échelle d'un territoire, pour réorienter rapidement les patients qui nécessitent une hospitalisation.

Ils plaident enfin pour regrouper et améliorer les données liées aux urgences, pour suivre l'activité et la facturation, et rendre publiques des informations en temps réel sur les services ouverts et temps d'attente.

(AFP)

Soyez le premier à commenter...

Laisser un commentaire

Santé

Dry january : l’alcool n’est pas un “carburant sain” pour notre corps

Tandis que le "dry January", le mois sans alcool, fait de plus en plus d'adeptes - on parle de 8 millions de personnes dans le monde pour 2023 -, il permet au moins de faire le point sur notre consommation et ses conséquences ! Ce mercredi 15 janvir 2025, notre diététicienne-nutritionniste bisontine, Valentine Caput, nous parle des conséquences de la consommation d'alcool sur notre corps et des bienfaits d'un mois sans...

Nouveau centre d’enseignement et de soins dentaires dédié à la formation et ouvert aux patients à Besançon

Accolé au CHU, le nouveau centre d’enseignement et de soins dentaires a été inauguré mardi 14 janvier 2025 en présence d’élus, de praticiens dirigeants et des responsables de ce nouveau lieu de formation à Besançon. 

Micronutrition et activité physique adaptée réunies au centre Moveos à Besançon

À partir du 22 janvier 2025, Pauline Toitot, diététicienne, ouvrira un bureau au coeur de la salle d’activité physique adaptée (Apa) Moveos à Besançon. Objectif : offrir aux adhérents et non adhérents ”une démarche de soin globale” grâce à la complémentarité de l’Apa et de la nutrition pour la prise en charge de nombreuses pathologies.

L’ARS Bourgogne-Franche-Comté devient agence ambassadrice du don d’organes, tandis que l’opposition à ce geste progresse

Devant une centaine de professionnels, de représentants d’usagers et d’experts, réunis le 8 janvier 20 25 à Quetigny pour une journée d’échanges sur les prélèvements et greffes d’organes et de tissus, l’ARS Bourgogne-Franche-Comté s’est engagée ”Agence ambassadrice” du don d’organes. Une étape symbolique et opérationnelle forte, pour un geste qui sauve des vies.

Anne Sallé, la première monitrice en méthode coach-respiration de France est installée à Besançon

Respirer pour mieux gérer les stress ? Anne Sallé, journaliste formatrice en communication et prise de parole en est convaincue pour l’expérimenter au quotidien. Engagée dans la lutte contre les stress, la Bisontine a décroché le titre de ”monitrice en méthode coach-respiration®", a-t-on appris jeudi 9 janvier 2025. Elle est la toute première en France.

Grippe : la Bourgogne-Franche-Comté fortement touchée par l’épidémie

La grande région est actuellement fortement touchée par l’épidémie de grippe et les infections respiratoires aigües. Cela a pour conséquence directe de créer des tensions importantes et continues sur le système de santé. Dans un communiqué du 8 janvier 2025, l’agence régionale de santé (ARS) appelle ainsi à la solidarité et à la vigilance.

Une cérémonie des voeux entre musique et rétrospective pour le CHU de Besançon

Environ 300 personnes étaient réunies mardi 7 janvier 2025 au grand Kursaal de Besançon pour assister à la cérémonie des voeux du CHU de Besançon placée sous le slogan "Engagés pour votre santé". Entre jeux et intermèdes musicaux, une rétrospective de l’année 2024 a été réalisée par les institutionnels présents. 

Faute médicale à la naissance : l’hôpital Nord Franche-Comté condamné à indemniser un homme handicapé

L'hôpital Nord Franche-Comté (HNFC), implanté près de Belfort, a été condamné à verser près de 1,5 million d'euros à un jeune homme lourdement handicapé depuis une faute médicale survenue lors de sa naissance en 1998, a-t-on appris mardi 7 janvier 2025 auprès du tribunal administratif de Besançon.

“Fais chauffer tes skis, pas ta peau !”, les dermatos de Franche-Comté lancent une campagne de prévention contre le soleil d’hiver

Depuis plusieurs semaines, le soleil se faisant rare en plaine, on pourrait avoir tendance à s’exposer dès qu’il apparaît et à penser qu’il n’est pas nocif pour la santé en hiver. Faux ! Pour la première fois, l’Association des dermatologues de Franche-Comté (Asfoder), À fleur de peau et leurs partenaires lancent une campagne de prévention solaire en période hivernale en ce début d’année 2025. Elle a pour but de toucher tout le monde, y compris les skieurs, randonneurs, amateurs de luge... mais aussi les agriculteurs, paysagistes, et tout les professionnels travaillant en extérieur.

Du changement dans le calendrier des examens médicaux obligatoires des enfants

Depuis le 1er janvier 2025, les rendez-vous médicaux des enfants ont évolué. Un des 14 examens prévus lors des trois premières années des enfants est supprimé et un est ajouté entre leur 7e et leur 16e année précise le site officiel de l’administration française. Au total, l’enfant devra donc de sa naissance jusqu’à ses 16 ans passer vingt fois devant le médecin. 

Offre d'emploi

Devenez membre de macommune.info

Publiez gratuitement vos actualités et événements

Offre d'emploi

Sondage

 -0.89
ciel dégagé
le 18/01 à 09h00
Vent
0.77 m/s
Pression
1030 hPa
Humidité
86 %