Ces 21 super et hypermarchés Casino, qui emploient plus de 1.100 salariés, ont fermé pour moitié lundi soir et fermeront pour moitié samedi, faute d'avoir trouvé un repreneur, a déclaré à l'AFP un porte-parole du syndicat CGT de Casino. Quatre magasins supplémentaires auraient dû être concernés, mais des repreneurs se sont manifestés récemment, a-t-il ajouté.
"Parmi la vingtaine de magasins qui fermeront (...), des discussions sont en cours en vue d'une possible réouverture de plusieurs d'entre eux", assure de son côté la direction. Dans un communiqué, elle précise que 18 magasins et quatre plateformes logistiques n'ont pas de "repreneur identifié à ce jour". À Chenôve, en Côte-d'Or, des panneaux esseulés "Déstockage massif. Tout à -80%" et des portiques désertés donnent un air fantomatique au magasin à quelques heures du clap final. "Y'a plus rien", se désole Alain Bichot, 66 ans, venu dans l'espoir d'une "bonne affaire" après avoir vu "dans le journal" que le supermarché liquidait tout. Pour lui, "rien d'étonnant à ce que le Géant Casino ferme". "C'était déjà bien vide!"
A la sortie, seules les caisses automatiques sont ouvertes, avec une seule employée qui ne souhaite pas parler à la presse.
"La fermeture des hypermarchés va fortement impacter l'activité des galeries commerciales"
Dans la galerie marchande qui entoure le Casino, des affichettes ont été collées sur les commerces encore ouverts au milieu des enseignes abandonnées : "Non aux confusions. Vos commerçants restent ouverts". "La fermeture des hypermarchés va fortement impacter l'activité des galeries commerciales qui bénéficiaient du flux de clientèle de la grande surface", reconnaît Pascal Pachod, délégué syndical CGT du groupe Casino.
Très lourdement endetté, le groupe stéphanois, qui employait fin 2022 quelque 200.000 personnes dans le monde, a cédé progressivement quasi tous ses super- et hypermarchés à ses concurrents Les Mousquetaires, Auchan ou Carrefour, pour se concentrer sur ses 7.000 magasins de proximité.
En avril, il a annoncé un plan social, qui devrait entraîner environ 3.000 suppressions de poste. Depuis, les huit Plans de sauvegarde de l'emploi (PSE), pour ses différentes sociétés, ont tous été validés par la direction du travail de Saint-Etienne, selon les syndicats et la direction. "Le PSE de Distribution Casino France, qui comprend le siège social de Saint-Etienne ainsi que les magasins du périmètre historique, prévoit 1.900 emplois supprimés", précise un porte-parole de la CGT-Casino. "Le PSE de la filiale logistique Easydis, dont quatre entrepôts vont être fermés, porte quant à lui sur 709 suppressions d'emplois", ajoute-t-il. "Le nombre définitif de licenciements ne sera connu qu'à l'issue de la phase de reclassement interne qui n'a pas encore démarré dans certaines sociétés, donc pas avant le mois de novembre", selon la direction.
(AFP)