L'opération commencera dans la matinée lorsqu'un "acteur" appellera la police (avec le code "exercice") pour signaler une prise d'otage. Ensuite, la police (brigade anti-criminalité renforcée), la gendarmerie (nouvelle unité d'intervention appelée PSIG-Sabre), les pompiers, l'Armée de Terre, la cellule de crise de la préfecture ainsi que le Parquet de Besançon "joueront" et "en retireront des expériences et un bilan à la fin de l'opération", précise le sous-préfet Emmanuel Yborra. Par ailleurs, une vingtaine d'acteurs participeront à l'opération dans le rôle des victimes et du ou des preneurs d'otage.
Ce troisième exercice de sécurité depuis l'été dernier, sera l'occasion pour la police et la gendarmerie de tester leur coordination. "Ces deux services ont des modes opératoires différents donc là, ils vont pouvoir se connaître et travailler ensemble", souligne le sous-préfet.
Test d'un nouveau système : le SINUS
Ce système permet le suivi des victimes dans le cadre du plan ORSEC (Organisation de la réponse de sécurité civile). Développé par la préfecture de police de Paris où il est opérationnel depuis 2009, ce dispositif, qui sera prochainement déployé au niveau national, permet l’identification, le dénombrement et le suivi des victimes. Sur le terrain, les sapeurs-pompiers entrent l'identité et la pathologie d'une victime dans un bracelet connecté muni qu'un code-barre via une tablette. Ce bracelet peut également être muni de stickers supplémentaires permettant l'identification de documents ou d'effets liés à la victime. Il résiste à la chaleur et aux produits décontaminants. Lorsque la victime arrive à l'hôpital, le personnel médical peut alors scanner le bracelet et connaître rapidement le patient et sa pathologie.
Ce dispositif est déjà utilisé depuis octobre 2009 à Paris dans les trois départements de la petite couronne. Dans le Doubs et en Franche-Comté, le premier test sera effectué mercredi à Besançon et devrait être utilisé dès 2017.
Et s'il se passe quelque chose de grave ailleurs pendant ce temps-là ?
La préfecture se veut rassurante envers la population. Si un événement grave se déroule pendant cet exercice dans autre lieu à Besançon, les forces de l'ordre interrompront "immédiatement" l'opération, précise M. Yborra, et interviendront sur les lieux de l'événement. Par ailleurs, toutes les forces de sécurité de la ville et du Doubs ne seront pas réunies à La Rodia.
Les conditions de l'exercice : pas de tir, les habitants prévenus, les voitures déplacées
- Un large périmètre d'exclusion est prévu autour du bâtiment. Toutefois, la rue de Chardonnet sera dégagée et ouverte à la circulation.
- Afin de prévenir les habitants de ce secteur, un document a été distribué dans les boîtes aux lettres.
- Les forces de l'ordre n'utiliseront pas les sirènes de leurs véhicules dans ce cas d'exercice.
- De "petits pétards" seront utilisés dans le cadre de cette opération. "Aucun tir ne sera effectué" selon le sous-préfet.
- Attention : par arrêté préfectoral, les voitures stationnées sur le parking de La Rodia devront être déplacées par leur propriétaire avant le début de l'intervention (aucune heure n'est fixée).
D'autres exercices se dérouleront au cours de l'année 2017 pour tester d'autres systèmes, avec des typologies différentes dans d'autres lieux.