Une nouvelle explosion d’une bouteille sous pression au Sybert

214 explosions détectées en 12 mois • Jeudi 16 janvier 2025, à 4h45 du matin, un récipient sous pression (type bouteilles de gaz, d'hélium, de protoxyde d'azote...) a explosé dans l’extracteur mâchefer de l’unité de valorisation énergétique (UVE) du Sybert à Besançon. Un agent de l’exploitation était malheureusement présent au moment de la déflagration et a reçu de fines projections de mâchefers chauds. Il n’a pas été blessé, "mais la situation aurait pu prendre une tournure bien plus dramatique", déplore le Sybert.

Bouteilles de gaz, d'hélium et de protoxyde d'azote retrouvées dans les mâchefers suite aux explosions en 2024. © Sybert

Le problème des explosions de récipients sous vide dans le four n'est pas nouveau au Sybert : au moins 214 explosions ont été détectées dans les 12 derniers mois, soit pratiquement 1 tous les 2 jours. "Le caractère inédit de cet incident réside dans son emplacement : en sortie de four et à proximité d'un agent. De nouveaux processus de sécurité sont à l'étude pour éviter que cette prise de risque ne se reproduise", explique le Sybert dans un communiqué.

Les explosions, plus ou moins violentes, se produisent lors de l'incinération des ordures ménagères résiduelles (OMR) et sont la conséquence de dépôts de récipients sous pression dans les poubelles grises. Très majoritairement, ce sont des bouteilles de protoxyde d'azote qui sont trouvées en bout de chaîne.

"Une incivilité dangereuse"

Le Sybert rappelle que "jeter un récipient sous pression dans une poubelle, qu'elle soit jaune ou grise, est une incivilité dangereuse. En effet, ce geste - qui pourrait sembler anodin à certains - peut avoir de graves répercussions. Il existe un risque sécuritaire majeur pour le personnel présent tout au long de la chaîne de traitement des déchets, des camions-bennes jusqu'aux unités de traitement."

De plus, "les explosions répétées dégradent prématurément les équipements jusqu'à les rendre inutilisables, et générant ainsi d'importants surcoûts, supportés par les collectivités et - par conséquent - les habitants", souligne le syndicat mixte.

Afin de prévenir de tels incidents, le Sybert appelle "tout un chacun à faire preuve de responsabilité dans l'élimination de ses récipients sous pression. Leur place n'est ni dans les poubelles (jaunes ou grises), ni en éco-centre (déchetteries). De manière générale, il est recommandé de se rapprocher des revendeurs/distributeurs pour s'en défaire."

Les bouteilles de gaz chez les revendeurs, et pas ailleurs

Pour recycler sans risque une bouteille de gaz, le Sybert rappelle qu'il est nécessaire de la déposer à un point de vente (supermarché, station-service, chauffagiste...) qui distribue cette marque. Elle sera traitée selon les protocoles de sécurité en vigueur. L'ADEME précise que "si une bouteille de gaz est en bon état, elle sera de nouveau remplie et mise en service. Dans le cas contraire, elle sera soit réparée, soit broyée et le métal de la bouteille recyclé dans des installations sidérurgiques."

Les bouteilles d'hélium et les extincteurs sont également à rapporter chez un revendeur.

Les bouteilles de protoxyde d'azote, elles, représentent une nouvelle problématique pour le Sybert : aucune filière de traitement n'est organisée par l'État, en faisant d'elles un déchet dit "orphelin", c'est-à-dire sans solution connue de recyclage. Le Sybert a d'ores et déjà alerté les pouvoirs publics de cette situation, de pair avec d'autres organisations publiques, afin que des pistes soient étudiées.

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