Cette année, le Musée des maisons comtoises complète sa collection d’édifices ruraux francs-comtois avec le remontage d’un hangar agricole du Haut-Doubs datant des années 1960. ce type de constructions s’est multiplié dans les campagnes françaises après la Seconde guerre mondiale dans l’élan de la mécanisation et de l’industrialisation de l’agriculture. L’entreprise haute-saônoise Waltefaugle a d’ailleurs fait de ces constructions métalliques sa spécialité. Le hangar qui prendra place au musée sort justement des usines de ce fleuron industriel comtois.
Au-delà de son intérêt architectural, ce bâtiment agricole constituera le nouvel écrin des machines et outils agricoles du musée aujourd’hui trop peu mis en avant. De la houe à la herse, de la faux à la moissonneuse-batteuse, le visiteur sera amené à découvrir (ou redécouvrir) ces collections de façon immersive et didactique.
Cette construction représente l’une des quatre opérations de la première tranche du grand projet d’évolution du musée des maisons comtoises. Les prochaines étapes sont, dans l’ordre, l’extension de l’atelier des services techniques du musée, la réhabilitation d’une ancienne ferme en salle d’accueil des scolaires (8 à 10.000 scolaires accueillis par an au musée) et la transformation de la maison forestière en résidence pour l’accueil d’artistes, architectes, cuisiniers, écologiques, artisans, etc.
Une fois cette première tranche achevée, la deuxième constituera à réhabiliter le bâtiment d’accueil actuel en restaurant afin de pérenniser cette activité économique et compléter l’offre locale. ”Il est vrai que le restaurant situé actuellement sur le site est trop tributaire de la fréquentation du site, l’objectif est de mettre ce restaurant davantage en avant, sans passer par l’accueil pour y manger”, souligne Pierre Contoz, président du Musée des maisons comtoises.
La troisième tranche a pour but de réhabiliter le restaurant actuel en un programme mixte à destination des salles pédagogiques, de formations et de privatisations.
Une sculpture plus grande que nature
Le musée des maisons comtoises, s’il propose principalement des constructions et autres objets d’un autre temps, il se met aussi à l’art contemporain… Depuis l’ouverture 2023 du musée, l’artiste plasticienne bisontine Léa Dordhain inscrit sur la ligne de crête du site son interprétation du célèbre tableau ‘Des glaneuses’ de Jean-François Millet (1857). Elle développe plus largement le propos initial de cette oeuvre, rattaché à l’histoire de l’art et de la ruralité, en incluant sa propre histoire familiale. À la fois monumentale et fragile, cette première silhouette singulière, intitulée Zita, sera bientôt épaulée par deux autres sujets dans les deux années à venir. L’artiste utilise du bois glané sur le site du musée pour réaliser ses oeuvres. Zita mesure 5,30 mètres…
Une maison pour Mathurin
Autre nouveauté que les visiteurs vont pouvoir découvrir ces prochaines semaines : une loge inspirée de l’architecture vernaculaire pour le cheval comtois du musée, prénommé Mathurin. Cette construction est réalisée en collaboration avec l’école nationale supérieure d’architecture de Lyon, le lycée du bois de Mouchard et le lycée Pierre-Adrien Pâris de Besançon. Les élèves utilisent uniquement des matériaux locaux.