C'est le frère aîné des deux victimes, âgé de 15 ans, qui a donné l'alerte vers 19H30, a précisé le procureur de la République de Mulhouse, Dominique Alzeari."Il n'y a pas d'hypothèse immédiate ou évidente" dans cette affaire, a-t-il ajouté. Le jeune adolescent aurait été vu par des voisins alors qu'il descendait en courant la rue de ce lotissement tranquille situé en bordure de village, pour se réfugier chez un voisin, par ailleurs parrain d'un des enfants, et donner l'alerte. "Il avait des traces de sang sur lui", a-t-il ajouté.
Les parents, qui s'étaient absentés pour une activité sportive, vraisemblablement un cours de yoga selon le procureur, ont été prévenus par le voisin chez qui s'était réfugié leur fils aîné. Quand les parents sont arrivés sur place, les gendarmes et les secours étaient déjà présents, a raconté le procureur.Les enquêteurs ont découvert le corps sans vie de la fillette et de son frère grièvement blessé.
Une scène de crime très difficile, très complexe…
Les deux victimes ont été trouvées "à l'intérieur du domicile qui n'a pas subi d'effraction", a précisé Dominique Alzeari. Il a évoqué une "scène de crime très difficile, très complexe". Le garçon de 8 ans, qui présentait "des lésions graves", a été héliporté vers Strasbourg, "dans un état critique", a-t-il dit. Les premiers éléments laissent penser que le crime a été commis à l'aide d'un objet "contondant ou tranchant".
L'adolescent aurait affirmé avoir été attaqué par "un rôdeur", vêtu de noir, a déclaré M. Alzeari, soulignant toutefois que ses propos "n'étaient pas structurés". Qualifié de "témoin clé" par le procureur, l'adolescent, "en état de choc et mutique", a été pris en charge par un médecin et se trouvait mardi soir à la gendarmerie. "C'est aux médecins de nous dire s'il peut être entendu", a précisé le procureur. L'adolescent a finalement été placé en garde à vue ce mercredi 3 septembre
"Toutes les pistes sont envisagées"
"Le but est de récupérer le plus d'éléments possibles, sachant que les deux corps ont été retrouvés dans le salon" de la maison, ont dit les gendarmes. "Toutes les pistes sont envisagées", ont-ils souligné. Selon des voisins, les forces de l'ordre n'ont procédé à aucune battue ou opération d'interception d'éventuels suspects dans les heures qui ont suivi le drame.
Les faits se sont déroulés dans une zone pavillonnaire de Moernach, village de quelque 600 habitants situé près d'Altkirch, à une quarantaine de km au sud de Mulhouse, près de la frontière suisse, où la famille s'est installée il y a quelques années. La maison de la famille, un pavillon cossu de construction récente, est située en bordure de champs fraîchement fauchés.
Un important dispositif de sécurité bloquait l'unique accès à la maison familiale tard dans la soirée. Une trentaine de gendarmes, des techniciens de l'investigation criminelle et une unité de la section de recherche de Strasbourg étaient mobilisés.
Des techniciens de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont été appelés en renfort pour prendre en charge les aspects scientifiques de l'enquête.
Des fonctionnaires de la section criminelle de la gendarmerie en blouse blanche s'affairaient jusque tard dans la nuit autour et à l'intérieur du pavillon blanc, à la recherche d'indices.
(Source : AFP)