La cour d'assises de la Côte-d'Or n'a pas prononcé de période de sûreté, a précisé son avocat Me Frank Berton, contrairement à sa précédente condamnation en novembre 2015 par la cour d'assises de Saône-et-Loire. Mme Rubey avait alors reçu une peine de 20 ans de réclusion avec une période de sûreté des deux tiers.
"C'est un verdict de compréhension. La cour a été sensible aux explications de Céline Rubey et lui ouvre une porte de sortie à moyen terme", a estimé Me Berton, en ajoutant que la cour a retenu "l'altération du discernement" de sa cliente, qui encourait la réclusion à perpétuité.
Rappel des faits
Les faits remontent au 1er novembre 2013. La mère de Céline Rubey, inquiète d'être sans nouvelle de sa fille dépressive, avait découvert chez celle-ci les corps de ses trois petits-fils, morts asphyxiés sur leurs lits. La mère, sous l'emprise de médicaments, avait alors été internée dans un hôpital psychiatrique. Elle reconnaîtra, sans pouvoir l'expliquer, avoir mis fin aux jours de ses jumeaux de 18 mois et de son petit garçon de six ans avec des sacs plastiques, après avoir donné une grosse dose de valium à son aîné et avant de tenter de se suicider.
"Elle croit qu'elle les sauve"
Pour Me Berton, par ailleurs ancien avocat de Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos jihadistes du 13 novembre 2015, avait fait valoir la conversion de Mme Rubey à l'islam salafiste, puis l'emprise, au moment du drame, d'un homme présenté comme un "gourou". "C'est un gâchis monstrueux", déplorait-il également dans sa plaidoirie, interrogeant : "Comment une mère aimante, attentionnée, peut commettre un crime aussi horrible?"
Se sentant "prise au piège, elle pense que partir sans ses enfants c'est les laisser dans le malheur. Elle croit qu'elle les sauve", avait plaidé l'autre avocate de la défense, Me Roksana Naserzadeh.
"Non! Il n'y a pas de geste d'amour là-dedans"
L'avocate des deux pères des victimes, tous deux parties civiles et présents à l'audience, Me Géraldine Wendel avait pour sa part écarté cet argument : "Non! Il n'y a pas de geste d'amour là-dedans".
L'avocat général Pascal Labonne-Collin avait requis vendredi en fin d'après-midi la même peine qu'en première instance. "On a le sentiment que ce n'est pas la faute de la mère, que c'est la faute des autres, des salafistes, du gourou", s'était emporté M. Labonne-Collin. Mais "juger Céline Rubey, c'est aussi penser à ces trois enfants morts".