La victime, une femme particulièrement frêle -la juge a souligné qu'elle mesurait 1,53 mètre pour 35 kg -, s'est présentée à l'audience, le visage encore tuméfié. Sans trembler, elle a fixé la prévenue qui gardait les yeux rivés au sol, confiant trouver "déplorable ce geste gratuit". "Elle ne savait pas si j'avais de l'argent. Elle m'a frappé la tête par terre".
"Votre avocate a dit que c'était de la lâcheté de ne pas vous regarder, ce n'est pas de la lâcheté, c'est de la honte", a difficilement articulé la prévenue, une femme émaciée aux cheveux bruns noués sur la nuque.
Rouée de coups et bâillonnée
Le 13 août à Besançon, la victime, 89 ans, ouvre la porte à une personne se faisant passer pour une livreuse de fleurs. Celle-ci lui réclame de l'argent. Face à son refus, elle l'asperge de gaz lacrymogène, la roue de coups et la bâillonne avec un bas, avant de fouiller son appartement pour lui voler 20 euros et quelques bijoux. La vieille dame se réfugie ensuite chez sa voisine, vomissant, le visage ensanglanté.
Les enquêteurs de la brigade du Service interdépartemental de la police judiciaire (SIPJ) de Besançon ont remonté la piste du bouquet de fleurs, qui avait été volé dans un supermarché. Sur les images de vidéosurveillance, ils ont identifié l'acquéreuse, une femme de 50 ans, une toxicomane déjà connue des services de police pour des faits de vols avec violences.
Lors de son procès en comparution immédiate, elle a expliqué avoir volé l'octogénaire pour aider son fils à s'acquitter d'une dette de stupéfiants. "Je suis un monstre, ça aurait pu être ma mère, ma grand-mère", a-t-elle dit. "C'est un acte lâche que de s'en prendre à une personne chez elle, la victime s'est vue mourir. Elle a encore peur", a tancé la procureure Alexandra Chaumet, avant de requérir 7 ans d'emprisonnement pour "vol avec violence en récidive et sur personne vulnérable".
Mi-août, après plusieurs agressions de personnes âgées à leur domicile, la police de Besançon a mis sur pied un dispositif expérimental de patrouilles visant à renforcer la sécurité des personnes vulnérables, testé jusqu'à mi-septembre.
(Source AFP)