Une DS noire qui ne craint pas les tournages

Il n'est pas du tout mécanicien. Mais cela n'empêche pas Jean-Charles Dieterlé, marchand de meuble bisontin à la retraite, d'en pincer pour les belles carrosseries des années 60. A peine avait-il vendu son magasin de la Boucle à Besançon qu'il a profité du statut d'autoentrepreneur pour monter une petite entreprise de location de voitures de collection.

Il n'est pas peu fier au volant de sa Citroën DS 23 Pallas de 1973 intérieur cuir ou de son cabriolet Peugeot 403 de 1961 -la même que Colombo- dont il ne reste que 150 exemplaires dans le monde. Il est vrai que Peugeot n'en a sorti que 2043 entre 1956 et 1961. « La mienne, c'est la n°1973 », tient-il à préciser.

Jean-Charles Dieterlé est avant tout un nostalgique des années « d'insouciance ». Il se souvient comme si c'était hier d'avoir été le chauffeur du colonel pendant son service militaire à Besançon en 1967. C'était déjà une 403... Quelques années plus tôt, il roulait dans une voiture à pédales. C'était déjà une DS...

Il a donc décidé de faire partager sa passion en louant ses deux voitures (forfait à partir de 99 €). Comme il est l'un des piliers de PVA (passionnés de véhicules anciens), association multimarques qui regroupe une centaines d'adhérents disposant en moyenne de trois véhicules chacun, il peut également satisfaire des demandes pour d'autres types de voitures.

Jean-Charles Dieterlé est sollicité pour des mariages, des anniversaires ou d'autres occasions. « A journée exceptionnelle, voiture exceptionnelle ! », invite son prospectus. Récemment, il a eu fort à faire avec le cinéma. Sa DS a fait la figurante dans le film tourné en juin à Besançon sur l'affaire Lip et, il y a quelques jours, il a fait le voyage à Vouglans dans le Jura où Thomas Chabrol tourne actuellement un film.

Alors que d'habitude c'est toujours lui qui tient le volant, il est obligé de faire des exceptions pour le cinéma où acteur et actrice doivent prendre la place du chauffeur. Non sans avoir été briefés par Jean-Charles Dieterlé. Ses voitures ne se conduisent pas comme celles d'aujourd'hui. Elles dégagent également une autre ambiance. « Vous sentez cette odeur de cuir... », fait-il remarquer à tout celui qui monte dans sa DS. Le collectionneur bisontin n'est pas prêt de se ranger des voitures...