"?? Plutôt que de jeter le lait, distribuons le à tous les écoliers de France !" commente la députée LREM du Jura dans un post sur sa page Facebook. "Avril est le mois de l’année où les bêtes produisent le plus de lait alors que la demande s’est effondrée à cause de l’épidémie de coronavirus (...) Dans un contexte où l’Etat envisage de généraliser sa participation au coût du petit déjeuner à l’école, nous aurions deux bonnes raisons de distribuer des produits laitiers dans toutes les écoles.... "
Un peu partout en Europe, premier bastion laitier mondial, la situation se reproduit à l'identique. Le vieux continent "croule sous trop de lait, et les cours s'effondrent", résumait le 9 avril dernier pour l'AFP le belge Erwin Schöpges, qui préside le European milk board, regroupant les producteurs de 16 pays.
L'idée de Danielle Brulebois est de soutenir les revenus des agriculteurs en leur donnant une porte de sortie supplémentaire pour écouler leur production et d'en profiter pour le donner aux écoliers... au petit déjeuner ou en collation au goûter et en concertation avec les parents.
Réduire la production
En attendant, les producteurs ont été invités à réduire leur production. Pour y parvenir, chaque éleveur doit allonger la période de repos de ses vaches entre deux velages, la durée de tétée des veaux, et réduire la ration alimentaire des vaches. Un travail très technique.
Cette solution, beaucoup l'ont déjà adoptée de leur propre chef, en France notamment. La filière Comté va produire 8% de moins sur les trois prochains mois.
Début avril, le ministre de l'Agriculture français Didier Guillaume et sa collègue allemande Julia Klöckner ont appelé la Commission à une "approche coordonnée et européenne", ils demandent notamment un feu vert au "stockage privé" des denrées excédentaires.
Une solution à laquelle le European milk board est "absolument opposé" car les stocks vont "peser" pendant de longs mois sur les cours et les producteurs, comme en 2015-16.