Alertée, la police a placé en garde à vue les quatre adultes, présentés au parquet jeudi puis à un juge des libertés et de la détention. Placés sous contrôle judiciaire avec notamment l'interdiction de contacter l'adolescente, ils seront jugés pour "violences sur mineur en présence de mineurs et en réunion", d'ici à l'automne, a indiqué à l'AFP Margaret Parietti, vice-procureure, confirmant une information de l'Est Républicain.
La jeune fille, arrivée de Bosnie-Herzégovine il y a plus de deux ans avec sa famille, entretenait depuis plusieurs mois une relation avec un garçon d'origine serbe qui vivait dans le même immeuble, à Besançon.
"Les deux familles se connaissaient et (leur relation) ne posait pas de problème, mais quand les jeunes ont commencé à parler de mariage, les parents de la jeune fille lui ont dit: +Nous sommes musulmans, tu ne te marieras pas avec un chrétien+", a relaté Mme Parietti à l'AFP.
La jeune fille est alors privée de téléphone et empêchée de contacter son ami. Puis les deux adolescents décident de s'enfuir pendant quatre jours tout en gardant le contact avec leurs parents respectifs. A leur retour, ils se rendent lundi au domicile de la famille de l'adolescente, accompagnés des parents du garçon.
"La première gifle est partie de la mère, puis il y a eu un déferlement de violence. Elle est emmenée dans une chambre, violentée. Elle a été tondue, selon ses déclarations, par son oncle, le frère de son père, tout en étant frappée", a détaillé la magistrate, soulignant qu'elle avait auparavant "60 cm de cheveux".
Un médecin lui a délivré une incapacité totale de travail (ITT) de 14 jours: elle souffre d'une côte cassée et d'hématomes "un peu partout", notamment "au niveau d'une oreille, ce qui est caractéristique d'une traction", selon la vice-procureure.
Les parents sont aussi poursuivis pour avoir frappé l'adolescente depuis leur arrivée en France. La jeune fille, qui a dénoncé ces faits, a été placée "sous protection judiciaire dans une structure adaptée", toujours selon le parquet.
(AFP)