"L'état des sanitaires n'est pas sans conséquences sur les problèmes d'hygiène et de santé des jeunes: pathologies induites, risques de transmission bactériologique, atteinte au bien-être des personnes", souligne le texte, précisant que 61% des établissements se limitent à un seul nettoyage par jour, un tiers allant jusqu'à deux fois.
Selon une thèse du Dr Bénédicte Hoarau (2013) citée par l'Observatoire, "ce sont les filles qui souffrent le plus des troubles recensés: incontinence urinaire, brûlures à la miction et constipation, douleurs abdominales", ajoutant que "cela influe davantage sur leur capacité à se concentrer".
"Dans le cadre de son action sur la prévention en matière de santé des élèves, le ministère de l'Education nationale demandera aux équipes éducatives, dans sa prochaine circulaire de rentrée, de porter une attention particulière à l'environnement scolaire (sanitaires, cours de récréation...) et à la qualité de son entretien", dit le ministère dans un communiqué, rappelant que les collectivités locales "ont la responsabilité du bâti".
Violences et drogue dans les toilettes
L'ONS souligne aussi le nombre important de bagarres et d'agressions recensées dans les toilettes des garçons. "21% des collèges en signalent, 13% des LP (lycées professionnels, ndlr), mais 4% seulement des LEGT (lycées d'enseignement général et technologique)", précise-t-il.
Selon le rapport, la consommation de drogues et d'alcool concerne surtout les lycées, 10% des LEGT et 11% des LP signalant des cas d'absorption de boissons alcoolisées dans les sanitaires des garçons, 8% des LP et 5 % des LEGT signalant des cas de consommation de drogues.
"Le 'problème des toilettes' n'est pas une fatalité. S'en saisir ne doit pas être tabou, vu les conséquences induites sur la santé et le bien-être", précise le rapport annuel de l'ONS, constatant que "les établissements ont du mal à se saisir de cette question des sanitaires".
Cette enquête a été menée auprès de 16.000 établissements publics et privés du second degré.
En 2008, l'ONS avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur la situation dans les écoles, la moitié des écoliers se plaignant de maux de ventre parce qu'ils ne voulaient pas fréquenter les toilettes de leur établissement. Le ministre de l'époque Xavier Darcos avait assuré que le problème serait réglé à la rentrée suivante après adoption d'une charte sur la qualité et la propreté avec les familles et les communes.
(Source : AFP)