Première victime depuis le début de l'année sur l'île, le touriste aurait été chargé à deux reprises par l’animal, sur la plage des Brisants de Saint-Gilles, très fréquentée.
L'alerte a été donnée par un baigneur qui a vu du sang sur l'eau et a prévenu les maîtres-nageurs qui ont aussitôt porté secours à la victime pour la ramener sur la plage, où elle se trouvait en état d'arrêt cardio-respiratoire. L'homme, qui avait perdu beaucoup de sang, n'a pu être réanimé par les secours malgré une demi-heure de massages cardiaques. Son épouse, qui était sur la plage quand l'accident est survenu, a été prise en charge, en état de choc, par les pompiers, selon ces derniers.
"L'eau était trouble. On regardait le bodyboarder (surfeur) puis on a vu une grosse flaque de sang", a raconté un témoin, cité par le site Imaz Press Réunion. Peu avant l'accident, l'Association Prévention Requin Réunion (PRR) avait annoncé sur son site Internet l'annulation d'une surveillance du surf prévue dans l'après-midi, "en raison du manque de visibilité sous-marine sur les spots de Boucan Canot et Roches Noires", là où l'attaque a eu lieu. Aussitôt après l'accident, les zones de baignade ont été évacuées à la Réunion et la flamme rouge levée sur les plages.
L'accident est survenu dans la zone des brisants-roches noires vers 12h dans des conditions extrêmement défavorables à la pratique du surf. Depuis ce matin, l'ensemble des spots de surf de l'Ouest auraient en effet dressé le drapeau orange requin. La sécurisation des sessions de surf libre avait été annulée en raison du manque de visibilité sous marine et les maîtres nageurs interdisaient la pratique de tous les sports aquatiques. Des pratiquants réguliers auraient même déconseillé à la victime d'aller surfer dans cette zone.
Dans un communiqué, la sénatrice et présidente de l'île de la Réunion tourisme, Jacqueline Farreyrol, présente "ses sincères condoléances à la famille et aux amis du surfeur brutalement décédé." Elle précise néanmoins qu'il serait "passé outre les interdictions et recommandations pourtant visibles et connues de tous."Depuis ce matin, l'ensemble des spots de surf de l'ouest avaient dressé le drapeau orange requin, la sécurisation des sessions de surf libre avait été annulée en raison du manque de visibilité sous-marine et les maîtres-nageurs interdisaient la pratique de tous les sports aquatiques", écrit l'élue, également présidente de l'organisme l'Ile de la Réunion Tourisme (IRT).
La dernière attaque avérée mais non mortelle remonte à août 2012, lorsqu'un surfeur a eu une jambe et un bras arrachés à Saint-Leu (ouest). Le 23 avril, un arrêté municipal avait toutefois restreint les activités sur la plage de Saint-Pierre, au sud de l'île, après le signalement de la présence d'un requin par un surfeur qui affirmait avoir été chargé par l'animal.
L'année dernière, la série noire avait suscité une vive polémique entre les scientifiques et écologistes d'un côté, et les surfeurs de l'autre sur les moyens de sécuriser la baignade et les activités nautiques.
Plusieurs études scientifiques, dont une grande opération de marquage acoustique, ont été lancées par les autorités locales pour mieux connaître les moeurs de requins qui, selon les associations de surfeurs, se seraient sédentarisés à proximité des plages.