Dix personnes soupçonnées d'avoir participé à ce trafic de livraison de stupéfiants en tous genres - cannabis, cocaïne, ecstasy, méthamphétamines, kétamine, protoxyde d'azote - sur le secteur rural de Pontarlier, près de la frontière suisse, ont été interpellées la semaine dernière, a précisé le procureur de la République de Besançon, Étienne Manteaux, lors d'une conférence de presse.
Ce vaste réseau de type "Ubershit" a généré "plus de 1,1 million d'euros de chiffre d'affaires depuis l'ouverture du canal Telegram en 2022", a relevé le commandant de la Section de recherches de Besançon, Christophe Vila.
"C’est le flair d’un gendarme" qui a permis la révélation de cette affaire, a tenu à souligner le procureur de Besançon. Lors d’un contrôle de flux, ce dernier a supposé que le conducteur était en train de livrer de la drogue. Après avoir remonté l’information à ses supérieurs, des investigations sont alors menées.
Le "chef d’orchestre" du réseau interpellé
Les trois principaux mis en cause, "le chef d'orchestre" du réseau et sa compagne, âgés de 29 ans, et un homme de 44 ans seront jugés devant le tribunal correctionnel de Besançon dans le cadre d'une comparution à délai différé, le 24 janvier.
L'organisateur du réseau, déjà condamné à huit reprises, a en partie dirigé le trafic depuis la prison où il était incarcéré jusqu'en mai dernier. "C'est la force de ce type de plateforme: un individu depuis sa cellule de détention peut continuer à diriger un réseau de revente de produits stupéfiants avec un smartphone", a déploré M. Manteaux.
Des lieutenants, une femme de 20 ans et deux hommes de 44 et 23 ans, qui ont pris une part active mais non dirigeante au trafic, ont déjà été condamnés lors de comparutions dites de plaidé coupable (CRPC) à des peines allant de 10 mois à trois ans d'emprisonnement dont deux avec sursis. Les autres mis en causes, des livreurs, mineurs et majeurs, seront jugés ultérieurement.
L'enquête a débuté fin 2023 grâce au contrôle par les gendarmes d'un automobiliste en possession de drogue.
Les investigations de la Section de recherches de Besançon, en collaboration avec le Groupement de gendarmerie du Doubs, ont ensuite révélé l'existence "d'une sorte de supermarché des stupéfiants, où plus de 400 personnes se connectaient à un compte crypté Telegram pour se fournir en stupéfiants", a détaillé M. Manteaux.
(Avec AFP)