Un quizz musical dérape dans une fête de village à Lepuix : enquête pour provocation à la haine raciale

Publié le 29/06/2024 - 09:07
Mis à jour le 29/06/2024 - 09:24

Un quizz musical organisé lors d'une fête de village près de Belfort a dérapé le 22 juin, avec des propos injurieux envers les immigrés, d'après des témoins, ce qui a conduit la procureure de Belfort à ouvrir une enquête pour provocation à la haine raciale, a-t-elle indiqué vendredi 28 juin 2024.

 © Pexels-pixabay
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"Au vu des faits relatés, j'ai ouvert une enquête pour +provocation publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'ethnie, de la nation ou de la race+, et pour +injure publique à la haine ou à la violence en raison de l'origine, de l'ethnie, de la nation ou de la race+", a précisé à l'AFP la procureure de la République Jessica Vonderscher.

Pendant un quiz musical organisé lors du feu de la Saint-Jean à Lepuix, à 15 kilomètres de Belfort, plusieurs personnes ont été choquées d'entendre qu'une équipe de participants s'appelait "Sale immigré". "Cela a été dit plusieurs fois au micro", affirme le militant écologiste Vincent Jeudy, qui a participé à ces festivités rassemblant plusieurs milliers de personnes. "J'ai cru avoir mal entendu et j'ai demandé à mes copains s'ils entendaient comme moi. Ce qu'ils ont confirmé."

Après vérification des listes d'inscrits auprès de l'animateur de la soirée, une des équipes s'était effectivement baptisée "Sali Migré"."Je ne m'en suis pas rendu compte. Ce sont 240 personnes qui apparaissent en même pas deux minutes. Cela va à vitesse grand V", s'est désolé l'animateur, Frédéric Musslin. Il a souligné qu'il n'avait pas la main sur l'inscription des joueurs, ni sur leur pseudo.

 "Nous présentons nos excuses", a déclaré l'organisateur des festivités.

A ce stade de l'enquête confiée à la brigade de recherches du groupement de gendarmerie du Territoire-de-Belfort, aucune plainte n'a été déposée, précise la procureure. Le préfet du Territoire de Belfort, Rapahël Sodini, a saisi la procureure de la République de Belfort sur le fondement de l'article 40 du code de procédure pénale, qui oblige tout élu ou fonctionnaire à alerter la justice lorsqu'il constate ou a connaissance d'un crime ou d'un délit, a indiqué la préfecture.

La section belfortaine de la Ligue des droits de l'homme précise avoir "été saisie au cours de la dernière semaine de plusieurs actes ou propos haineux", tels que des croix gammées dessinées sur la porte d'un mineur non accompagné ou des propos éminemment racistes au cours d'une distribution de tracts. "Il s'instaure un climat de haine et des actes de violence qui empoisonnent notre société et menacent aujourd'hui la paix sociale en France et dans notre territoire", dénonce l'association dans un communiqué.

(Source AFP)

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