Tout commence en juin 2010: lors d'un pèlerinage en Isère, le prêtre fait des avances appuyées à sa paroissienne, tente de l'embrasser à plusieurs reprises et lui caresse les cuisses et le sexe. Quelques jours plus tard, pour clarifier la situation et lui dire son refus catégorique d'entretenir une relation, la victime se rend au domicile du prêtre à Moirans-en-Montagne. Mais celui-ci l'entraîne dans sa chambre et la viole, selon l'accusation. La paroissienne, qui était vierge avant les faits, affirme qu'elle n'était pas consentante, qu'elle a dit "non". De son côté le prêtre, après avoir reconnu un viol durant sa garde à vue, assure ensuite devant le juge d'instruction qu'il la croyait consentante.
La victime, particulièrement dévote, vivait cloîtrée chez sa mère, dans un petit village de 320 habitants, près de Moirans, où la religion était sa seule occupation. Après le viol présumé, "sa situation s'est aggravée, elle subit l'opprobre public car M. Lagnien a été déplacé à Lourdes et le village, se retrouvant sans curé, ne peut plus enterrer ses morts dignement", remarque Me Degournay, dont la cliente souhaite simplement "être rétablie dans sa fonction de victime".
Le père Lagnien, quant à lui, "reconnaît sa culpabilité morale, mais pas sa culpabilité pénale: pour lui, elle était consentante, pour lui elle avait envie de cette relation", dit son avocat Me Randall Schwerdorffer, qui entend plaider l'acquittement. Selon la défense, la plaignante "a un lourd passé psychologique" et "un rapport à la sexualité chaotique". "On a quelqu'un de très antagoniste et de très fragile", qui présente "une approche de la réalité déformée par son vécu", estime-t-il. Le verdict est attendu jeudi.
(Source : AFP)