Un photographe franc-comtois part à la rencontre du loup….

Séverin Rochet sort un nouvel ouvrage le 8 novembre 2024 intitulé "Promenons-nous dans les bois… Tant que le loup y est encore". Dans ce nouvel opus, le Jurassien d’origine, aussi chirurgien de l’épaule au CHU de Besançon, s’adonne une nouvelle fois à sa passion et s’engage davantage pour la cause animale…

© Séverin Rochet

maCommune.info : Vous en êtes à votre deuxième ouvrage consacré à la photographie animalière. Que peut-on retrouver dans ce nouveau livre ?

Séverin Rochet : "Mon premier ouvrage "Si la nature m'était Comté..." est sorti il y a quatre ans. Il était consacré à la faune de notre région et je l'avais accompagné d’anecdotes et de poèmes que j'avais écrits. J'en ai vendu prés de 900 et ce livre a vite été épuisé. Ce deuxième opus " Promenons-nous dans les bois... Tant que le loup y est encore" est probablement plus engagé que le premier... Ce titre était dans ma tête depuis quelques années, mais il me manquait la photo qui ferait la couverture. J'ai donc eu pas mal de temps pour concevoir ce livre à travers des contes et des fables que j'ai revisité...

Le temps est venu de réévaluer notre perception du loup, de l’animal méchant des contes à un symbole de la biodiversité et de l’équilibre écologique. La véritable menace n’est pas le loup, mais bien l’ignorance et les intérêts qui poussent à sa persécution. 

En protégeant le loup et les autres espèces sauvages, nous préservons notre environnement et notre héritage naturel. Ce livre de photographies animalières, à travers les fables et contes que j’ai réinterprétés, vise à nous sensibiliser à la nécessité de changer nos mentalités.

Il est grand temps de reconnaître que notre avenir durable dépend d’un monde où l’homme et la faune sauvage coexistent en harmonie".

mC : Combien de temps vous faut-il pour capturer un cliché ? L’attente est-elle longue ?

Séverin Rochet : "Tout dépend évidemment de l'animal... Il m'est arrivé de faire un jour un affût de 13 heures d'affilé dans une forêt biélorusse dans le froid pour espérer photographier un loup qui n'est jamais venu... Donc oui, les attentes sont longues, mais sont ressourçantes et quand enfin, on réussit la photo tant espérée après des heures, des jours voir parfois des années de tentatives infructueuses, on oublie vite tous ces moments.

J'ai envie de dire que plus c'est difficile plus ma satisfaction est grande au moment de réaliser la photo... C'est d'ailleurs pour cette raison que je n’ai jamais fait d'affûts payants bien au chaud dans des cabanes derrière une vitre teintée ou des animaux incroyables viennent se nourrir de carcasses disposées pour eux... Il y a une dérive dans la photographie animalière de la surconsommation quotidienne de notre société... Tout de suite à n'importe quel prix... Mais sans aucune saveur pour moi".

mC : Avez-vous quelques anecdotes à nous raconter sur cet ouvrage ?

Séverin Rochet : "Je vais vous raconter une anecdote sur la réalisation de la prise de vue de la photo de cette meute de loup qui fait la couverture de mon livre. J'avais donc trouvé le titre de mon livre trois ans auparavant lors d'un affût avec mon ami Adrien Favre (qui m'a fait l'honneur d'écrire ma préface) " promenons-nous dans les bois... Tant que le loup y est encore ". Je lui avais expliqué le titre et principe de mon livre et alors que nous affûtions dans une forêt, je savais que la photographie idéale serait un loup ou encore mieux une meute de loup sur un chemin forestier...

J'ai donc pu réaliser cette photographie deux ans après lors d'un voyage en Pologne avec mon ami Fabien Bruggmann. Nous étions avec un ami guide Adam qui connaissait par cœur cette forêt et qui avait repéré une meute de 4 loups sur un chemin... Nous étions alors en voiture et nous nous sommes rapidement installés un kilomètre plus loin couchés sur ce chemin... Fabien et Adam se sont allongés au milieu du chemin. Moi aussi bien sûr. J'allais enfin pouvoir réaliser la photo de mes rêves qui illustrerait mon prochain livre...

Mais ceux qui connaissent mon travail savent que j'aime le flou sur mes photos et au dernier moment, j'ai décidé de me déplacer d'un mètre pour pouvoir avoir devant moi des herbes qui permettraient d'avoir un flou devant une partie des loups de la meute... Une prise de risque que j'ai failli regretter, car finalement, avec ce placement, j'ai failli n'avoir aucun loup net sur cette photo... j'aurai pu la rater et le regretter très longtemps.

Finalement cette photo avec une meute de 4 loups de plus en plus flou symbolise parfaitement la problématique du loup qui est en train de disparaître petit à petit si on continue d'autoriser de les tirer…

Infos +

"Promenons-nous dans les bois… Tant que le loup y est encore".

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