Claire Loupiac estime que son mari n'a pas été assez bien protégé. Elle avait annoncé début mai vouloir porter plainte contre les ministre de la Santé Olivier Véran et Agnès Buzyn, contre l’Agence Régionale de Santé et le directeur de l’hôpital de Lons-le-Saunier. C'est finalement une plainte contre X qui a été déposée avec une enquête à suivre.
"Tristesse et colère"
"Je fais ça pour lui rendre honneur" avait-t-elle confié à 20 Minutes. "Au début, on nous a dit que cela ne servait à rien de porter un masque", souligne-t-elle. "Lui était justement persuadé du contraire. On n'a pas voulu lui en donner. J'ai des preuves écrites de cela ! Des erreurs ont été commises. Et il en est mort..."
Elle dénonce notamment le manque de masques FFP2 et pense que son mari a été contaminé lors d'une de ses gardes au début du mois de mars.
La direction de l'hôpital dit avoir fourni des moyens de protection à son personnel. "La mobilisation dès février des équipes achats et logistique a permis de fournir du matériel (masques, gants, gel...) sans discontinuer à l'ensemble des services, notamment au service des urgences, et ce jusqu'à ce jour" a expliqué à Franceinfo Guillaume Ducolomb, le directeur de l'hôpital.
Patrick Pelloux, président de l’association des médecins urgentistes et ami d'Éric Loupiac, avait aussi tenu à réagir. "On laisse entendre qu’Éric n’a pas voulu se protéger. Je ne laisserai personne dire ça. Je ne laisserai personne cracher sur sa tombe, dit-il à 20 Minutes. Ce n’était pas quelqu’un de procédurier. S’il a déploré des manquements, c’est qu’il y avait des manquements..."
Eric Loupiac était un grand défenseur de l'hôpital public. Représentant de l'AMUF dans le Jura et syndiqué à la CGT, il s'était dernièrement battu pour la défense du service de réanimation et du maintien, en vain, de la 2e ligne de Smur.
L'urgentiste Éric Loupiac est le dixième médecin français à mourir du coronavirus pic.twitter.com/WL4DlxFRfP
— BFMTV (@BFMTV) April 24, 2020