Le gouvernement doit "rappeler à l’ordre" le maire FN de Villers-Cotterêts (Aisne), qui refuse d’organiser des commémorations de l’abolition de l’esclavage dans sa ville, ont estimé vendredi des associations d’Ultramarins et antiracistes. Alors que sa commune, où est mort en 1806 le général Dumas, organisait depuis 2007 des célébrations chaque 10 mai, jour officiel de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le nouveau maire, Franck Briffaut, a annoncé qu’il ne ferait rien cette année, dénonçant "une autoculpabilisation permanente".
Ces propos sont "dangereux", "antirépublicains" et "portent en eux le germe de la division", jugent dans un communiqué commun des associations d’outre-mer (CM98 et Crefom) et de lutte contre le racisme (LDH, Mrap, SOS Racisme)."Aujourd’hui, l’on s’attaque aux commémorations de l’esclavage, demain à celles de la Shoah. Après-demain, ceux qui en sont les acteurs seront traités d’étrangers et d’anti-Français», craignent-elles. Elles demandent au gouvernement «de rappeler le maire de Villers-Cotterêts à l’ordre afin qu’il organise les commémorations des 10 et 23 mai".
La tombe du Général Dumas
Le 10 mai est la date officiellement choisie par la France pour commémorer l’abolition de l’esclavage car elle correspond à l’adoption de la loi dite Taubira de 2001 qui a reconnu la traite et l’esclavage comme crimes contre l’humanité. Le 23 mai est la date de l’abolition de l’esclavage en 1848 et a été marquée par une grande marche silencieuse d’Ultramarins en 1998.
Selon un décret de 2006, chaque 10 mai, une cérémonie doit être organisée à Paris, dans chaque département (avec le choix du lieu par le préfet) "ainsi que dans les lieux de mémoire de la traite et de l’esclavage". Or, pour des associations comme celle des Amis du général Dumas, Villers-Cotterêts est un lieu de mémoire, puisqu’elle abrite la tombe du général, né esclave à Saint-Domingue, et père d’Alexandre Dumas.
(Source : AFP)