Les pourparlers de fusion engagés "vont bien au-delà de l'habituel +tout le monde discute avec tout le monde+ qui est de rigueur dans cette branche", écrit le journal économique sur la foi de sources internes aux deux groupes.
- Selon le Handelsblatt, le conglomérat de Munich (sud) réunit mardi son conseil de surveillance, pendant qu'Alstom tiendra un conseil d'administration. Les deux entreprises ont décliné tout commentaire.
Un rapprochement déjà évoqué
Le scénario d'un rapprochement entre Alstom et Siemens, évoqué puis avorté en 2014-2015, a ressurgi vendredi lorsque le constructeur du TGV a confirmé des "discussions en cours" avec le groupe allemand.
D'après le Handelsblatt, l'accord négocié prévoit l'absorption du pôle ferroviaire de Siemens par Alstom, spécialisé dans le rail depuis la cession de son pôle énergie à General Electric, pour former un groupe installé et coté à Paris mais dont l'allemand prendrait la moitié du capital.
La présidence du conseil de surveillance de cet "Airbus du rail" reviendrait à Siemens, tandis que le patron d'Alstom, Henri Poupart-Lafarge, conserverait la tête du directoire.
Il s'agit pour Siemens et Alstom, qui réalisent respectivement 7,8 et 7,3 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel dans le rail, de s'unir face au géant chinois CRRC (18,1 milliards d'euros), issu d'une fusion pilotée par Pékin et qui lorgne désormais sur les marchés européens en discutant avec le tchèque Skoda Transportation.
Déjà des discussions entre Siemens et Bombardier…
Décidé à grossir dans le rail, Siemens discutait depuis plusieurs mois avec le canadien Bombardier pour former deux coentreprises, l'une dans le matériel ferroviaire et l'autre dans la signalisation. Mais Bombardier étant très implanté en Allemagne, ce scénario pose autant de problèmes de concurrence et de suppressions potentielles de postes que celui d'une fusion Alstom-Siemens.
La dimension politique pèse en revanche pour un rapprochement franco-allemand: les deux groupes attendent des autorités européennes de la concurrence qu'elles prennent en compte "la nécessité de faire contrepoids face à CRRC sur le marché mondial", écrit le Handelsblatt, et savent pouvoir compter sur les politiques, qui "privilégient une solution européenne".
(Avec AFP)