Un enseignant agressé au cutter par un homme invoquant l'Etat islamique

Publié le 14/12/2015 - 12:27
Mis à jour le 14/12/2015 - 12:27

Un enseignant a été agressé ce lundi 14 décembre 2015 matin au cutter et aux ciseaux dans sa classe à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) par un homme qui a invoqué le groupe Etat islamique, a-t-on appris de source policière et auprès du parquet de Bobigny.

Le pronostic vital de l'enseignant n'est pas engagé et l'agresseur est actuellement recherché, a-t-on précisé de source policière, confirmant une information de TF1. Le parquet anti-terroriste s'est saisi de l'enquête. Selon Le Figaro, "l’homme cagoulé, ganté et vêtu d’une blouse blanche, aurait asséné plusieurs coups de cutter au professeur au niveau de la gorge alors qu'il était seul dans sa classe".

"C'est Daech, c'est un avertissement"

L'agresseur, qui portait des chaussures militaires de type rangers, en tenue de peintre, ganté et cagoulé, est actuellement recherché après avoir pris la fuite, vraisemblablement à pied, a-t-on appris de sources policières.

L'agression s'est déroulée dans l'école maternelle Jean-Perrin à Aubervilliers, en proche banlieue parisienne, après 07H00, alors que les élèves n'étaient pas encore arrivés. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'agresseur, arrivé sans arme, s'est saisi d'un cutter et d'une paire de ciseaux qui se trouvaient dans la salle de classe pour blesser l'enseignant.

Le parquet de Bobigny précise que l'homme a lancé: "C'est Daech, c'est un avertissement". Cet échange, très bref, a été rapporté par un témoin travaillant à l'intérieur de l'école. L'enseignant âgé de 45 ans, hospitalisé, n'a pas encore pu être entendu par les enquêteurs. Comme ceci est rapportée par une journaliste du Monde présente sur place, la rue devant l'école a été bouclée.

Les enseignants "ennemis d'Allah"

Depuis la mi-novembre et les derniers attentats, la sécurité des écoles a été renforcée: interdiction de s'attrouper et, pour l'Ile-de-France, de se garer devant un établissement scolaire, renforcement des patrouilles aux abords des établissements, remise à jour des plans particuliers de mise en sécurité (PPMS, propres à chaque école).

Un plan des lieux détaillé doit être transmis à la préfecture et chaque établissement doit veiller à ce que "la mallette plombée", qui contient notamment un talkie-walkie, une torche électrique, des biscuits de survie, soit en bon état.

Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l'EI, Dar-al-Islam, s'en prend violemment aux fonctionnaires de l'Education nationale, "des ennemis d'Allah" qui "enseignent la laïcité", accusés d'être "en guerre ouverte contre la famille musulmane". Le groupe jihadiste actif en Irak et en Syrie, qui a recruté des centaines de jeunes français, appelle à les "combattre" et les "tuer", ainsi que les fonctionnaires des services sociaux.

La menace terroriste est "réelle et permanente" et "tous les lieux publics méritent protection, l'école tout particulièrement", avait déclaré la semaine dernière la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem.

Celle-ci s'est rendue sur place lundi matin et a évoqué "un acte inadmissible" et "d'une très grande gravité", précisant que la sécurité allait être renforcée autour de l'établissement ainsi que dans d'autres écoles. "Nous allons continuer, avec le ministère de l'Intérieur, à renforcer les mesures de sécurité, dans un contexte où, oui, l'école se sent menacée", a affirmé la ministre.

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