Devenue populaire grâce notamment aux réseaux sociaux, cette nouvelle tendance tatouage n’est pas sans danger, tient à alerte le dermatologue Hervé Van Landuyt.
- Souvent utilisé pour recouvrir d’anciens tatouages, le "blackout tattoo" laisse, selon lui, passer une importante quantité d’encre dans le sang, le système lymphatique et les ganglions.
"Selon le Women's Health Magazine, les recherches montrent également que le corps métabolise une petite partie du pigment de tatouage, qui peut ainsi se dissoudre dans l'eau et être transporté dans les ganglions lymphatiques, ce qui peut provoquer un durcissement des tissus. Cela pourra facilement être considéré comme une tumeur cancéreuse", prévient le dermatologue.
Des agents possiblement "cancérigènes"
Hervé Van Landuyt indique également que ce type de tatouage est généralement constitué d'encres à base de carbone. Il apporte toutefois une nuance : "il est possible que l'encre noire contienne également des hydrocarbures aromatiques polycycliques et du benzo (a) pyrène (BaP), suspectés d'être des agents cancérigènes".
"Plus le volume d'encre dans votre corps est élevé, plus vos chances de subir les conséquences négatives de cette substance nocive sont grandes…", Hervé Van Landuyt.
En outre, certaines encres de tatouage peuvent également "contenir des ingrédients nocifs", prévient-il (tels que le cobalt et l'étain au chromate). "Ces derniers ne devraient pas être présents dans votre corps. Autrement dit, plus le volume d'encre dans votre corps est élevé, plus vos chances de subir les conséquences négatives de cette substance nocive sont grandes… ", alerte le dermatologue.
Des perturbations sur les analyses IRM
Les analyses réalisées par imagerie par résonance magnétique (IRM) pourraient, elles aussi, être perturbées : "L'encre noire contient de l'oxyde de fer, il sera donc difficile pour un scanner IRM de fonctionner et de produire une numérisation précise. La zone avec une peau tatouée de noir de jais peut également gonfler ou être chaude comme une brûlure lorsqu'elle est numérisée par IRM", explique-t-il.
Un suivi de la peau "impossible"
Hervé Van Landuyt s’inquiète également du suivi de la peau des personnes présentant cette sorte de tatouage. Selon lui, le dépistage des cancers est ensuite "difficile voire impossible".
Pas de traitement ablatif
"On ne peut faire un "dé-tatouage" circulaire dans le cadre d‘une même séance (risque syndrome des loges). Cela implique des mois de traitement par laser et un cout très important. Ce traitement sera encore plus difficile s’il s’agit d’un tatouage de recouvrement sur d’anciens tatouages", explique le dermatologue.
- Pour conclure, le dermatologue met une nouvelle fois en garde "tatouez le "blackout tattoo " n’est pas recommandé par les dermatologues laseristes. Il existe des risques pour votre santé".