Parmi les engagements que Patrice Gayet mène de front : chirurgie libérale bisontine, chirurgie humanitaire avec Médecins Sans Frontières, chirurgie militaire avec le sevice de santé des armées au Mali et au Tchad, chirurgie solidaire avec l'Ukraine.
Quand est née Ukraide ?
Patrice Gayet : "Notre association a été créée au premier jour de la guerre, devant les infos, en 5 minutes, pour aider ce peuple catholique à 1.750 kms de chez nous, injustement pris pour cible. Nous l'avons créée avec mon collègue et ami le Dr Pierre-Charles Henry, chirurgien urologue à la clinique St Vincent."
Quelles sont les actions que vous menez depuis sa création et à quelle fréquence ?
Patrice Gayet : "On envoie un camion de 40 tonnes tous les 15 jours environ ( 2.300 euros) à la frontière polono-ukrainienne, puis dans les hôpitaux ukrainiens directement, avec médicaments, alimentation non périssable, jouets pour Noël, matériel scolaire, matériels médicaux, produits d'hygiène, vêtements chauds, fourneaux, matériel énergétique, générateurs, groupes électrogènes, etc."
À quelle fréquence vous rendez-vous en Ukraine ?
Patrice Gayet : "À titre personnel, j'y suis allé deux fois, une fois tout au début de la guerre pendant le premier mois pour se rendre compte puis une deuxième fois en novembre dernier pour rencontrer les collègues des hôpitaux de Lviv. Certains de mes bénévoles sont allés jusqu'à Kiev, Kherson, Saporija, etc."
Comment faites-vous pour concilier votre profession et votre association ? Ce doit être difficile au quotidien, non ?
Patrice Gayet : "Oui, tout est très chronophage, mais fort heureusement, je suis très bien aidé par ma femme et ma fille Clara ainsi que de très nombreux bénévoles."
Combien de bénévoles oeuvrent avec vous et qui sont-ils/elles ?
Patrice Gayet : "Une centaine de bénévoles sont avec nous, de tous horizons, retraités, infirmières, transporteurs, présidents d'associations diverses, chef d'entreprises, chômeurs, médecins, commerçants etc. La plupart m'ont connu quand on avait déjà créé avec le Dr Hezrny, l'association Dons Soignants pour délivrer depuis la clinique Saint Vincent du matériel de protection aux EHPAD et hôpitaux pendant la Covid-19."
Aujourd'hui, presque un an après, quel bilan faites-vous ?
Patrice Gayet : "Ce n'est que du positif car beaucoup d'aide a été acheminée. Au moins 1.000 tonnes d'aides concrètes, un très beau partenariat avec de belles amitiés avec nos collègues ukrainiens. Je suis très fier de notre boulot ici, mais hélas il y a point négatif : il y a tant à faire qu'on peut être découragé par la masse d'aide à fournir dans un pays exsangue, c'est une goutte d'eau, mais on le fait quand-même."
Actuellement, vous équipez des bus scolaires pour les transformer en mini hôpitaux ambulants...
Patrice Gayet : "L'idée est de transformer des bus en hôpital ambulant pour aller au contact des gens pauvres dans les villages et les soigner au quotidien de leur petites blessures et maux. On est en train d'essayer de transformer ces bus par des écoles de mécanique sur Besançon, mais c'est en discussion."