"France 2 gate" : Nevers une ville morte pour une jeunesse vaillante
Nous, habitants de Nevers, enfants de Nevers arrivés au monde quand Bérégovoy s'éteignait, nous avons le sentiment de vivre dans le passé, un passé dépassé, un passé regretté. Mais nous, la jeunesse, nous voulons croire en l'avenir, regarder de l'avant et écrire les prochaines pages de l'histoire de notre ville. Nous, nous mettons le doigt sur ces petits dirigeants, ces petits tirants, leurs fautes, leurs inactions, pour eux Nevers est mort le 1 er mai 1993 ? Et bien pour nous, le temps de la renaissance et de la résistance est là ! L'avenir est à nous et il se passe devant et non dans les rétroviseurs cassés du passé. Habitant de Nevers, nous aimons notre ville, nous voulons continuer à y vivre, à construire, à prospérer. Nous leur laissons la place du recueillement, du deuil et des souvenirs et parce-que nous, nous avons le courage, l'envie et la détermination, nous prendrons le pouvoir et ferons ressusciter la belle cité Ducal, Capitale du Nivernais qu'est Nevers.
Notre ville a eu le droit à sa dose de " scandale " avec le "France 2 gate". Orchestré et instrumentalisé par la majorité municipale. Majorité quelque peu narcissique prête à tout au détriment de l’image de notre ville, pour quelques secondes de gloire dans des médias nationaux. Mais parfois le boomerang médiatique peut faire très mal. Jouer avec les médias ? Le retour de baston pour le Maire était à prévoir.
Lors du JT de 20h sur France 2 fin janvier, un reportage sur l’abandon des centres villes au profit des périphéries a été diffusé. Nevers est prit en exemple. Comme malheureusement beaucoup d'autres villes françaises de la même strate auraient pu l'être. Reportage jugé malhonnête et à charge pour certains ou encore réaliste et pas encore assez proche de la réalité pour d'autres. A chacun son petit mot, les commentaires vont bon train. Il est vrai, il faut concéder qu'une partie du reportage est de mauvaise foie et porte à une certaine confusion. Réalisé au petit matin un jour de semaine, il était assuré d’avance que la "foule" se ferait rare sur Nevers. Et prendre pour exemple comme rue désertique pour cause de travaux, la rue du 14 juillet. Ce qui peut apparaître comme de la véritable désinformation.
Mais concrètement qu'en est-il réellement de la situation ? Nevers et sa population est-elle en voie d'extinction ?
Le centre ville de notre cité Ducal se porte mal, il se dégrade et ne ressemble plus au centre-ville de nos parents ou grands-parents. Le déclin démographique reconnu et incontestable qui s'opère dans notre ville n'est pas le seul mot, d'autres maux nous enfoncent vers le bas. Impôts et loyers démesurés pour une ville moyenne, circulation compliquée, stationnements rares et souvent coûteux ont pour conséquence la fuite de la population dans les "hypers" zones commerciales de la périphérie, plus faciles d'accès avec de grands parkings gratuits et donc malheureusement pour les amoureux de la rue piétonne, la fermeture des commerces de centre ville, de moins en moins fréquentés et finalement abandonnés, comme le centre. Dans une grande partie de la ville et surtout dans le centre, des vieux bâtiments des années 50/60 parfois même antérieur à ces dates, avec souvent très peu d'entretien de la part des propriétaires, bailleurs sociaux ainsi que de la ville. Bâtiments vétustes, abandonnés, volets et fenêtres cassés, veilles enseignes dévissées, passées par le soleil, façades noircies par la pollution... le décor et posé. Bienvenue à Nevers-Ville. Avoir des bâtiments âgés n'est pas une tare et peut même être une richesse. Une richesse historique, identitaire grâce à nos faïenciers, créateurs, architectes qui ont fait ce que nous sommes à condition que ceux-ci soient entretenus et préservés comme héritage de notre culture.
Si les élus de Nevers veulent redynamiser notre centre, ils devront laisser une place à la jeunesse, les petites réunions « démocratiques » quelque peu sectaires ne peuvent perdurer. Il faut ouvrir Nevers à la vraie démocratie. La démocratie participative. Des consultations par voie postale sont sans doute une des solutions pour l’ensemble de la population. L’emplacement des marchés, sens de circulation, transports collectifs, sécurité, l’image de notre ville ? Voila une partie des questions auxquelles nous avons notre avis à donner.
Nevers a-t-elle donc un centre ville dit mort ? Si par mort on entend moins fréquenté, délabré, avec un taux important de commerce vide. Alors oui, nous pouvons le dire et personne ne peut le contester, le centre-ville de Nevers est mort ou plutôt endormi, la mort est irréversible, pas le sommeil. Nevers la belle endormie est amenée à se réveiller si une véritable volonté se dégage.
Pour autant est-ce que cela veut dire que la population est, elle aussi endormie ? Même si la population diminue, que le chômage et la précarité perdure. Nevers Peuple des Eduens, un des plus puissants de Gaule, peut aujourd'hui résister, comme il a toujours résisté, par exemple plus récemment face à l'envahisseur Allemand. Nous continuons d'animer notre cité autant que possible que ce soit avec la fête de la musique, les matchs de rugby, les terrasses de cafés et restaurants, les marchés de Noël... La manifestation extraordinaire du 11 janvier 2015 contre le terrorisme islamiste à rassemblé des milliers de Neversois. Cet été, le grand spectacle des 150 ans de l'arrivée de Sainte Bernadette qui aujourd'hui est devenue la protectrice de notre ville rassemblera lui aussi des milliers de personnes. Même si nous pouvons légitimement critiquer l'organisation de certains événements ou même encore la faiblesse en nombre et en qualité de véritables manifestations, notre âme ne mourra jamais ! Et hier comme aujourd'hui, la population, le peuple résiste.
Toute la petite caste de privilégiés et des nantis se scandalisent d'un reportage mettant le doigt sur la "mort" du centre ville ? N'en déplaise à tous ces naïfs déconnectés de la réalité, déconnectés de la population. Nous survivons face à la mondialisation et tous les défis du 21ème siècle mais la mutation dans ce siècle ne se fera pas à coup de slogan, à coup de baguette magique, à coup de poudre de perlimpinpin... Les défis sont nombreux et seront difficiles à relever, mais ils ne sont pas insurmontables. Dans ces différents défis, Nevers, comme une grande partie des villes moyennes, devra trouver le moyen de faire revivre son centre ville et cela passe d’abord par le constat de la réalité.
Nous avons de grandes idées et des solutions nouvelles pour redresser la situation. De tout temps, c'est par la jeunesse que le redressement est venu. Il est temps de faire appel à nous, de nous solliciter, pas seulement pour les élections !
Damien Baudry