Honorer les Résistants qui, il y a 75 ans, sont morts pour que nous vivions libres
Ce 8 mai 2020, vers 11 heures, se sont retrouvés à différents lieux de Besançon, place de la Liberté aux Chaprais, avenue du Commandant Marceau à St Claude et rue d'Alsace au centre-ville, de petits groupes de personnes pour rendre hommage aux Résistants morts pour la France il y a 75 ans.
Ces personnes attachées à la Résistance par des liens personnels ou la volonté de transmettre la mémoire de cette période étaient désireuses de rendre hommage, à leur façon, aux Résistant.e.s mort.e.s pour nos libertés.
Elles ont rappelé l'histoire de certains de ces Résistants locaux, mais aussi l'héritage que nous devons à la Résistance, à travers les mesures prises après la Libération, en application du programme du Conseil National de la Résistance, "Les Jours Heureux" : le retour du suffrage universel (avec le droit de vote des femmes), la liberté de la presse, la Sécurité sociale, les retraites et de nombreuses nationalisations d'entreprises stratégiques, dans le transport ou l'énergie, et de services, dans les banques et assurances.
Ces personnes ont voulu faire le lien aussi avec les mouvements de résistance d'aujourd'hui, dans un contexte évidemment totalement différent, mais qui visent comme à l'époque à combattre l'inacceptable et à construire une société solidaire, protectrice des droits humains et non des intérêts privés. Des prises de paroles ont eu lieu, des pancartes ont été accrochées comme en témoignent les photos (diaporama ci-dessus), des bouquets de fleurs ont été déposés.
Des chants se sont élevés, en particulier le Chant des Partisans, hymne de la Résistance, et le Chant des Marais, hymne des Déporté.e.s.
C'était un moment fort et plus que jamais nécessaire à la transmission de la mémoire collective, à l'heure où n'est commémorée officiellement que la victoire militaire sur l'Allemagne nazie et où les derniers survivants témoignant de ce "minuit dans le siècle" disparaissent.
Un moment pour réaffirmer qu'un monde où le pouvoir de certains s'exerce par la contrainte pour imposer de criantes inégalités ne peut être un horizon pour l'humanité, et qu'il est de notre devoir de résister collectivement pour qu'émerge enfin une société juste et fraternelle.
[Ces cérémonies citoyennes se sont faites dans le plus grand respect des mesures de distanciation recommandées par les autorités sanitaires].
Tribune signée Michel Boutonnet, fils de Roger Boutonnet, Résistant des Forces Françaises de l'Intérieur, agent de liaison du maquis du Mont d'Agré, arrêté avec trois de ses camarades par une troupe allemande en bordure de la forêt de Chailluz le 5 septembre 1944 alors qu'il se rendait au maquis pour son approvisionnement. Il fut exécuté avec ses camarades dans la combe de Chailluz.