Le 1er mai est une journée obligatoirement chômée qui ne peut pas engendrer de réduction de salaire précise le site officiel d’information administrative pour les entreprises entreprendre.servicepublic.fr. Les salariés payés à l'heure, à la journée ou au rendement ont ainsi droit à une indemnité équivalente au salaire qu'ils auraient perçu.
Seuls les établissements et services pour lesquels la continuité de l'activité est indispensable (hôpitaux, transports...) ne sont pas concernés par l'obligation de ne pas travailler. De plus, le salarié qui travaille le 1er mai bénéficie d'un doublement de sa rémunération habituelle. L'employeur doit de ce fait lui verser son salaire ainsi qu'une indemnité égale à ce salaire.
Pour la législation française, les boulangeries et les fleuristes ne font pas partie de cette catégorie de services jugés "indispensables" et ne sont donc légalement, pas autorisés à être ouverts le 1er mai. Les professionnels pointent cependant un manque de clarté dans la loi puisqu’il n’existe pas de liste des commerces autorisés à ouvrir leurs portes le 1er mai dans le code du travail. En revanche, il n’est pas rare de voir une boulangerie ouverte le 1er mai, c’est justement parce que leur convention collective, qui profite de ce flou juridique, le leur permet.
Vers un assouplissement de la loi ?
Des sénateurs centristes appuyés par le gouvernement se sont récemment penché sur la question et viennent de déposer une loi pour permettre aux établissements déjà autorisés à ouvrir le dimanche, de pouvoir le faire le 1er mai. C’est le cas des boulangers et des fleuristes. Une proposition à laquelle s’oppose fermement la CGT.
"Il y a 364 autres jours pour ouvrir. Je rappelle que le 1er mai, les patrons peuvent travailler s'ils le souhaitent mais pour les travailleurs et les travailleuses, c'est férié, c'est chômé", a fustigé la N.1 de la CGT, Sophie Binet, interrogée sur LCI. "Il a été acquis dans le sang et dans les larmes des ouvriers", a-t-elle ajouté en disant craindre que cet assouplissement des règles du travail le 1er-mai ne conduise au même processus qui a permis de "complètement libéraliser le travail du dimanche".
Le "droit aux réalités du terrain"
L’initiative des sénateurs entend répondre à la polémique de ces derniers jours autour des boulangers, dont certains avaient subi l'an passé des contrôles inopinés de l'inspection du Travail en ce traditionnel jour férié. La proposition de loi, portée par la sénatrice de Vendée Annick Billon et le patron du groupe Union centriste Hervé Marseille, veut adapter "le droit aux réalités du terrain", selon le texte consulté par l'AFP, en modifiant le Code du Travail.
Si le texte est adopté, pourront travailler les salariés des établissements et services "dont le fonctionnement ou l'ouverture est rendu nécessaire par les contraintes de la production, de l'activité ou les besoins du public". La liste des catégories concernées, qui est la même que celle permettant à certaines entreprises d'ouvrir le dimanche, serait fixée par décret.
Le gouvernement soutien la proposition
La ministre Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités) a dit à l'AFP que "le gouvernement soutiendra cette initiative, car elle vient sécuriser notre droit et répondre aux attentes des boulangers, mais aussi de tous ceux dont l'activité est indispensable", "dans le respect absolu du volontariat" des salariés. "Ce texte ne se limite pas aux boulangers: il apportera de la clarté et de la sécurité juridique pour toutes les professions concernées", a-t-elle insisté.
(Avec AFP)