Au total "neuf personnes sont mises en examen notamment pour recours en bande organisée au service d'une personne exerçant un travail dissimulé", dans cette affaire menée par l'Office central de lutte contre le travail illégal (OCLTI).
Les quatre nouveaux mis en examen sont des responsables de sites Gefco implantés à Paris, en Haute-Saône et en Alsace. Ils ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire et ont dû payer des cautions de 4.000 à 10.000 euros, a précisé le procureur de Vesoul, Emmanuel Dupic.
Parmi les cinq premiers suspects mis en examen vendredi figuraient trois cadres d'une entreprise basée en Alsace. Ceux-ci sont soupçonnés d'avoir créé deux sociétés en Slovaquie et deux en Pologne, qui auraient fourni des chauffeurs routiers étrangers à Gefco de manière illégale. Deux responsables de ces entreprises étrangères sont aussi poursuivis.
Un dixième homme, placé aussi en garde à vue lors de la première vague d'interpellations, n'a pu être présenté au juge d'instruction après avoir été testé positif au Covid-19.
Une enquête menée depuis 2017
Les investigations, lancées en 2017, ont mis en lumière un prêt de main d'oeuvre internationale, "mais c'était un prêt de main d'oeuvre irrégulier, car non déclaré", ont expliqué M. Dupic et le lieutenant-colonel Thierry Bertron, commandant adjoint de l'OCLTI.
"L'enjeu pour ces chefs d'entreprises, c'était d'échapper au paiement de leurs cotisations sociales en France pour un préjudice estimé par l'Urssaf à 800.000 euros entre 2015 et 2018", selon le procureur.
Lors des investigations, la gendarmerie a découvert 35 chauffeurs slovaques et polonais qui transitaient "dans des conditions indignes" sur une base logistique à Quincey (Haute-Saône), près de Vesoul, a souligné le procureur. M. Dupic a décrit des "bungalows extrêmement vétustes avec des infiltrations d'eau, des odeurs d'égouts et de la moisissure".
(AFP)