Ils étaient plus de 1.800 à s'élancer après deux ans d'absence sur l'épreuve mythique de la Transju. 63 km pour tous : des champions et skieurs aguerris, au cœur du peloton, des hommes et des femmes venus de toute la France et de l'étranger même si ces derniers étaient moins nombreux cette année en raison des conditions sanitaires.
La joie de retrouver la Transju' et le sourire accroché sur les visages des participants et des organisateurs. "Avec en plus des conditions météo parfaites, des températures qui n’étaient pas extrêmes et des bonnes conditions de neige. Tous les participants ont pu bénéficier d’une bonne neige sur l’ensemble de leur course" s'est réjoui Pierre-Albert Vandel, président de Trans’Organisation. "Ces deux ans nous ont permis de réfléchir sur les pistes d’amélioration. Nous repartons sur de bonnes bases qui vont je l’espère nous permettre de capter davantage de participants, notamment d’étrangers et de coureurs élite."
Deux vainqueurs du Doubs !
Dans l’aire d’arrivée de La Transjurassienne, au pied des tremplins de Chaux-Neuve, Emilien Louvrier a du mal à contenir son émotion. A 22 ans, il remporte la Transjurassienne 2022 longue de 63 km et avec 1.000 m de dénivelé positif tracés au cœur du Massif du Jura.
Malgré quelques attaques dans les montées du parcours, le plus souvent enclenchées par les deux principaux favoris, Jean-Marc Gaillard, double médaillé de bronze olympique et Gérard Agnellet, deuxième en 2019 et 2018, ils étaient encore 16 en file indienne à 15 km de l’arrivée.
Originaire des Verrières La Cluse dans le Doubs et entraîné par son père, Emilien Louvrier signe la plus belle victoire de sa jeune carrière, devant Mancini et Agnellet (Gaillard, 4e, du Pasquier, 5e).
"Je suis plus qu’ému (…) C’était mon objectif de la saison. C’était très dur. À quelques kilomètres de l’arrivée, il a fallu vraiment se battre pour revenir dans le groupe. J’avais des crampes de partout. Je me suis accroché et je n’ai rien lâché. Je savais que si ça arrivait au sprint j’avais mes chances. J’avais les jambes dures, mais j’avais encore de la fraicheur."
Céline Chopard Lallier tient enfin sa victoire
Dans l’épreuve féminine, la course s’est assez vite résumée à un duel entre Céline Chopard Lallier qui se positionnait pourtant davantage comme une outsider malgré un hiver marqué par plusieurs grosses victoires, et l’Italienne Elisa Brocard, encore skis dans skis au passage sous les cloches du ravitaillement de Chapelle-des-Bois, à 15 km de l’arrivée.
Le dernier mot est finalement revenu à la Française de 27 ans. Originaire de Morteau, elle signe son premier succès sur La Transjurassienne après une deuxième place en 2019 derrière Anouk Faivre Picon. "J’ai essayé de faire le boulot et de faire mal à Elisa, mais ça n’avait pas l’air de la toucher. Ça s’est finalement joué dans les bosses du Pré Poncet. La Transju’ c’est quand même très particulier pour moi. J’ai beaucoup accompagné mon papa qui la faisait quand j’étais petite, j’ai participé à La Transju’Jeunes. Cette course fait partie de mon histoire depuis que je suis toute petite. Je suis vraiment très contente…"
Xavier Thévenard 37e : « L’objectif était de se faire plaisir »
Triple vainqueur de l’Ultra Trail du Mont-Blanc et l’un des meilleurs traileurs au monde, Xavier Thévenard était lui aussi fidèle au rendez-vous (37e en 2h37’45’’) "L’effort ici est complètement différent de celui de la course à pied. Ici on est sur une durée de course de 2 ou 3 heures alors qu’en trail, je suis souvent au-dessus des 20 heures. Ça permet de se mettre dans le dur pour se faire une bonne caisse pour la saison d’été…"
Résultats Transjurassienne (63 km)
HOMMES
- Emilien Louvrier, 2h27’54’’
- Tom Mancini, à 1’’
- Gérard Agnellet, à 2’’
- Jean-Marc Gaillard, à 2’’
- Arnaud du Pasquier (SUI), à 3’’
FEMMES
- Céline Chopard-Lallier, 2h34’59’’ (27e au scratch)
- Elisa Brocard (ITA), à 26’’
- Emilie Bulle, à 5’28’’
- Enora Latuillière, à 6’51’’
- Océane Bepoix, à 10’32’’
Transju’ 50 km
HOMMES
- Sébastien Mahon, 1h46’05’’
- Guillaume Heinrich, à 4’42’’
- Julien Gardette, à 7’35’’
FEMMES
- Paulien Arel, 2h05’42’’ (10e au scratch)
- Elodie Bourgeois-Pin, à 3’59’’
- Clémentine Laurence, à 5’04’’
Samedi, sous un grand soleil, les cloches ont donc résonné à nouveau sur La Transju’. Celles portées autour du cou du Français Thomas Joly et de la Finlandaise Kati Roivas, vainqueurs du 50 km classique, la grosse épreuve du jour. Le coup de feu tiré samedi à 9 heures, aux Rousses, au départ de la première course, a mis fin à deux longues années d’attente.
Sur la ligne d’arrivée posée au pied du tremplin de Chaux-Neuve où se disputent régulièrement des épreuves de Coupe du monde combiné nordique, Thomas Joly a agité sa cloche, crié sa joie.
A 23 ans, le Jurassien du Team Nordic Experience a remporté une belle plus belle victoire, acquise dans un sprint à trois avec ses coéquipiers Antoine Auger, vainqueur des deux dernières éditions en 2018 et 2019 et Théo Deswazière.
"Gagner La Transju’, ici, c’est comme gagner les Jeux olympiques", a lâché le vainqueur du jour, membre du ski club de Pontarlier. "C’est l’objectif d’une vie pour quelqu’un né dans cette région. J’avais participé une première fois en 2019 et j’avais terminé deuxième. Je m’étais dit que je reviendrai et que c’était peut-être possible de gagner. Cela faisait 15 jours que je ne pensais plus qu’à ça. Ce fut une course par à-coups, très rapide où il était difficile de partir. On s’est fait mal sur la fin et il a fallu être solide mentalement. En plus on fait 1, 2 et 3 avec l’équipe. Je suis incroyablement heureux."
Résultats 50 km Classique
HOMMES
- Thomas Joly (Team Nordic Experience), 2h01’01’’
- Antoine Auger (Team Nordic Experience), à 1’’
- Théo Deswazière (Team Nordic Experience), à 2’’
FEMMES
- Kati Roivas (FIN) (Team Nordic Experience), 2h14’39’’ (20e au scratch)
- Solène Faivre (SUI) (FFLC), à 7’33’’
- Jennifer Lambert (Team Nordic Experience), à 10’33’’