Vent de révolte universitaire
Ils ont formé un collectif et ont notamment distribué des tracts, à l’occasion du congrès de l’Université de Franche-Comté. 14 étudiants en Master 1 de sociologie et sept autres étudiants préparant un diplôme d'Etat ingénierie sociale (DEIS) à l'IRTS de Franche-Comté sont bien décidés à faire bouger les choses. "Nous voulons simplement suivre les cours adaptés à notre formation et mener à bien nos études", explique Hélène Seyfritz, étudiante en DEIS.
Au principe de leur grogne : la suppression du Master 2 AGEPOS dans lequel ils avaient prévu de s'inscrire à la rentrée prochaine. L'Université évoquant comme raison officielle qu'elle ne peut plus proposer quatre spécialisations en Master 2 en sociologie. "Or, ce Master fonctionne bien ! Nous étions 21 étudiants à nous inscrire l'année prochaine, contre quatre seulement pour le Master "vieillissement et société."
Des diplômes "arrangés"
Le collectif a pu rencontrer le 26 juin dernier, André Mariage, le doyen de la faculté de lettres de Besançon, et Frédéric Muyard, vice-président du Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU). Des solutions auraient alors été évoquées mais jugées "inacceptables" par les étudiants. Il leur a en effet été proposé de suivre les enseignements partiellement remaniés de la spécialité "Solidarités en milieu rural et urbain", avec la promesse de disposer à la fin de leur Master 2 d'un diplôme sur lequel il serait mentionné AGEPOS.
"Cette spécialité de Master ne correspond pas à ce que nous voulons faire, ce n'est pas équitable et pas acceptable", souligne Hélène Seyfritz, qui juge par ailleurs la procédure aléatoire et peu réglementaire. En outre, cette étudiante s'indigne du cas des étudiants étrangers "qui sont venus en France pour passer ce Master et qui se retrouve dans une situation difficile."
Une question de concurrence ?
Bien décidé à aller plus loin, le collectif entend prochainement déposer une saisine au tribunal administratif de Besançon, convaincu que l'affaire cache plus que ce qu'elle ne laisse paraître. "L'université n'a en fait aucune réponse objective sur les raisons de cette fermeture. Des professeurs n'en étaient même pas informés. Les responsables n'ont qu'un discours de façade, on sait que derrière cela, il y aurait une question de concurrence entre enseignants par rapport à des laboratoires de recherche."
En outre, les étudiants auraient récemment découvert que la suppression de leur Master avait fait l'objet de "contre-partie" du maintien du Master 2 "Solidarités" en 2012 (qui était déjà lui-même menacé à l'époque) lors d'une réunion de dialogue de gestion en septembre 2012. Tous les responsables de Master n'avaient alors également pas été conviés.
Une situation d'autant plus regrettable pour les étudiants que le Master AGEPOS, en place depuis 2008, justifierait d'une bonne insertion professionnelle par la suite. "C'est ce qu'on pu constater les anciens étudiants de cette formation", conclut Hélène Seyfritz.
Une pétition est en ligne et a déjà été signée par plus de 450 personnes. Retrouvez là ici.