L’homme avait été découvert sur la chaussée gisant dans son sang par les sapeurs-pompiers du Doubs. Blessé par plusieurs munitions tirées au niveau du bas-ventre et des jambes, le jeune homme avait été rapidement transporté au CHU de Besançon. Malgré la gravité des blessures sur laquelle le procureur a insisté, les blessures étant situées au niveau de l’artère fémorale, la victime est sortie vivante de cette agression.
La victime n’ayant pas souhaité déposer plainte, les enquêteurs ont rapidement suspecté un phénomène de "jambisation" utilisé par les malfaiteurs pour "impressionner" et l’enquête s’est alors très vite dirigée vers un règlement de compte a expliqué le procureur.
Un différend amoureux cité pour mobile
L’exploitation de la vidéoprotection a ainsi permis de mettre en évidence l’implication de trois personnes présentes dans une voiture stationnée vers 2h21 du matin le 28 septembre 2024.
Le conducteur et les deux occupants de la voiture ont été placés en garde à vue le 6 octobre 2024. Confrontés aux questions des enquêteurs, ils ont globalement donné une version concordante, a indiqué Étienne Manteaux. "Ils disent avoir été présents sur le secteur et avoir vu une personne qui est montée dans la voiture". Un différend aurait alors eu lieu, la victime serait descendue de la voiture avec le tireur qui aurait tiré en direction de ses jambes a relaté le procureur.
Âgé de 22 ans, ce dernier reconnu avoir tiré sur la victime et a expliqué qu’il était armé car "Besançon était une ville dangereuse" a cité le procureur. Concernant les blessures occasionnées, l’homme a déclaré qu’il pensait avoir tiré au sol et pas volontairement sur la victime. Il a évoqué un différend amoureux comme mobile, auquel le procureur ne croit pas du tout.
L'arme n'a pas été retrouvée
Durant la conférence de presse, la commandant Molin a tenu à saluer le travail et la coordination entre les différents services, "notamment le travail des enquêteurs de la DCOS".
L’arme ayant servi à l’agression n’a pas été retrouvée par les enquêteurs. Elle aurait, d’après les dires du tireur, été jetée dans un cours d’eau.
Une information judiciaire a été ouverte. Le tireur a été mis en examen le 8 octobre 2024 pour tentative d’homicide volontaire et placé en détention provisoire. Les deux autres individus âgés de 22 et 24 ans ont, eux aussi, été mis en examen pour non assistance à personne en péril, un délit puni de cinq ans d’emprisonnement. Tous domiciliés à Besançon, ils étaient déjà connus de la justice et ont déjà été condamnés pour des faits de violence et/ou de stupéfiants.
Propos recueillis par Hélène Loget