Ce 6 août 2015, des représentants venus de plus de 100 pays ont assisté en présence du Premier ministre japonais, Shinzo Abe, aux cérémonies du 70e anniversaire du premier bombardement nucléaire de l'Histoire, qui a fait 140 000 morts. Une cérémonie à l'endroit exact et à l'heure exacte où la bombe "little boy" a explosé créant une gigantesque boule de feu d'un kilomètre de diamètre et de plus de 4.000°C.
Thibaut Bize a assisté à cette cérémonie. "Des milliers de personnes sont réunis dans ce parc de la paix, l'émotion est à son comble lorsque les cloches s'arrêtent de sonner à 8h16 (1h16 en France) à l'heure de l'explosion de la bombe" explique le conseiller municipal PCF de Besançon. "L'émotion est palpable, le genre d'émotion qui transcende les langues et les cultures, un ressenti universel dont nul ne peut rester indifférent".
Après les allocutions officielles du maire d'Hiroshima, du Gouverneur, et d'un représentant des Nations-Unies, "dans un silence absolu", le 1er ministre japonais a pris la parole. "En tant que seul pays frappé par l'arme atomique [...] nous avons pour mission de créer un monde sans arme nucléaire, a déclaré Shinzo Abe. "Nous avons la responsabilité de faire comprendre l'inhumanité des armes nucléaires, à travers les générations et les frontières." Le Premier ministre a précisé que son pays présenterait une nouvelle résolution destinée à abolir l'arme nucléaire à l'Assemblée générale de l'ONU cette année.
Selon Thibaut Bize, le premer ministre a été hué par une partie de la foule. "Beaucoup ne comprennent pas que le 1er ministre puisse supprimer l'article 9 de la constitution, un article pacifiste considérant l'abandon du recours à la guerre comme un devoir fondamental de la nation. Pour certains Japonais c'est une culture pacifiste de près de 70 ans que Shinzo ABE veut détruire. Mais après son discours, l'émotion collective a repris le dessus avec des enfants et un lâcher de colombe…"
"On croit reconnaitre l'enfer.."
Invitée par l'association des maires du Japon, la délégation du PCF a assisté au le témoignage d'une "hibakusha", une survivante. "À sa description des événements, l'on croit reconnaître l'enfer, mais l'on ressent davantage dans sa voix l'incompréhension d'un tel acte de barbarie. A 89 ans Yokkio Hama continue à raconter pour ne pas que l'on oublie, pour ne pas que cela se reproduise et pour convaincre de la nécessité du genre humain de se débarrasser de l'arme atomique avant d'y perdre son âme".
Direction ensuite le Gensuko, le forum mondial contre les bombes A et H, avec 2000 participants qui ont applaudi le discours du Président du parti communiste japonais Kazuo SHII.
Cette journée de commémoration s'est terminée pour Thibaut Bize par la cérémonie des lanternes déposées la nuit tombée sur la rivière Motoyasugawa en l'honneur de ceux qui, brûlant de feu et de soif, se jetèrent dans la rivière. "L'abominable devient alors une transfiguration tandis que les lumières dansent sur les flots sous les yeux des Japonais qui se tournent vers l'avenir..." conclut-il